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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin a du mal à se réjouir de l'arrivée de la flamme olympique à Pékin pour les prochains JO d'hiver.

La flamme olympique vient d’arriver à Pékin à un peu plus de 100 jours de l’ouverture des jeux d’hiver. Mais pour l’instant, il y a surtout du silence et des questions en suspens à l’approche de l’événement. 

La flamme olympique qui arrive dans le pays organisateur des jeux, normalement il y a comme un air de fête. Mais là l’enthousiasme est discret, c’est le moins qu’on puisse dire. Déjà la cérémonie d’allumage a eu lieu à huis-clos au début de la semaine à Olympie, en Grèce. On est presque habitués à ne plus goûter aux effervescences populaires qui précèdent les grands événements. Difficile de se mettre dans le bain. Huis-clos, oui, à part quelques militants des droits humains qui ont tenté de faire entendre leur voix pour demander le report des jeux olympiques et paralympiques de Pékin. Mais même eux n’ont pas vraiment réussi à briser le silence. Le comité international olympique ne les a même pas mentionnés dans son communiqué. Parce qu’on ne déroge pas à la sacro-sainte règle de neutralité politique quand il s’agit des jeux. Je me demande qui croit encore vraiment à cette absence de politique dans le sport.

Bref, la flamme olympique, c’est circulez il n’y a rien à voir. On ne sait même pas exactement à quoi va ressembler le relais de cette flamme en Chine, ni combien de temps il va durer. Il y a plus d’écrans de fumée que de flamme à un plus de 100 jours de la cérémonie d’ouverture. 

Et les jeux olympiques et paralympiques eux-mêmes, ce sera dans quelles conditions ? 

La seule chose dont on est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de spectateurs étrangers. Mais les organisateurs nous font encore miroiter l’éventuelle présence de public exclusivement chinois. On n’est pas obligés de les croire. La semaine dernière il y avait à Pékin une grande compétition de patinage, qui servait aussi de répétition pour ces jeux. Ben elle s’est déroulée à huis-clos. D’ailleurs pour l’instant, il n’y a aucune vente de billets pour ces jeux olympiques et paralympiques. Pas de quoi crier au loup, on n’est pas encore complètement sortis de la crise sanitaire, donc ça semble même plutôt logique de voir l’événement se dérouler de manière aussi stricte qu’à Tokyo cet été. Personne en tribunes, à part quelques invités de marque, des officiels. Normal aussi, comme à Tokyo.

Mais le président chinois Xi Jinping n’a rien trouvé de mieux que d’inviter Vladimir Poutine. On parle du président russe dont le pays est suspendu par le mouvement olympique jusqu’en décembre 2022 pour dopage organisé. Le drapeau et l’hymne russe seront interdits à Pékin, mais le président sera là. Parce qu’il est invité à titre personnel. Et après le CIO veut nous faire croire que la politique n’a pas sa place aux jeux…