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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à la féminisation du sport en France. Selon elle, c’est surtout du trompe l'œil. Seules deux femmes sont à la tête de fédérations françaises de sport olympique, Nathalie Péchalat pour les sports de glace et Isabelle Jouin pour le hockey.

Des élections ont eu lieu dans 33 des 36 fédérations sportives olympiques en France au cours des six derniers mois. La moitié des présidents ont changé. Les femmes sont un peu mieux représentées que lors de la dernière mandature. Mais pour Virginie Phulpin, la féminisation du sport n’est encore qu’un trompe-l’œil.   

Il y a des chiffres qui ne trompent pas. La France compte 36 fédérations sportives olympiques. Avec deux femmes présidentes et 34 hommes. Difficile de faire moins paritaire. Isabelle Jouin pour le hockey est la seule à avoir rejoint Nathalie Péchalat, qui est à la tête de la fédé des sports de glace. Alors ne caricaturons pas. On avance quand même.

Derrière les postes de présidents, si on élargit aux bureaux directeurs des fédérations, là, on trouve 40 % de femmes. Ça augmente, lentement, mais régulièrement. Et pour ça il a fallu en passer par les quotas. La loi pour l’égalité réelle impose des quotas dans les bureaux directeurs en fonction du pourcentage de femmes licenciées dans chaque fédération.

Au départ, Virginie Phulpin avait un petit doute sur ces quotas. Est-ce qu’il fallait vraiment en arriver là, est-ce que les pourcentages étaient le seul moyen de féminiser le sport, est-ce que les choses ne pouvaient pas bouger plus naturellement ? Mais arrêtons l’angélisme. Sans quotas, on n’avance pas. C’est grâce à eux qu’entre 2017 et cette année, le nombre de femmes dans les bureaux directeurs des fédérations a augmenté.  

Le problème c’est que derrière certains chiffres encourageants, le tableau est un peu moins flatteur  

Les femmes sont plus représentées, mais pas forcément mieux représentées. Elles sont plus nombreuses dans les instances, mais pas beaucoup plus écoutées qu’avant. De nombreuses femmes expliquent que même à des postes décisionnaires, elles n’ont pas vraiment les moyens d’agir sur les dossiers.

Ça donne un peu l’impression que les quotas sont là pour se donner bonne conscience, ça fait du chiffre, mais le pouvoir reste aux mains des hommes. Virginie Phulpin ne veut pas mettre toutes les fédés dans le même panier, certaines ont vraiment évolué. Mais dans la majorité des cas, ce sont maintenant les mentalités qui vont devoir changer.

Les hommes au pouvoir dans les fédérations ne peuvent pas éternellement reproduire les mêmes schémas ancestraux. Et puis le changement passe aussi directement par les femmes. Mesdames, vous n’êtes pas illégitimes pour diriger une fédération, vous avez les mêmes compétences que les hommes. Le complexe de l’illégitimité, il va falloir le combattre pour arriver à une parité véritable.

Fin juin, il y a des élections au CNOSF, le comité olympique français. Quatre personnes briguent la présidence. deux femmes et deux hommes. Maintenant que le compte est bon, on va pouvoir parler des projets.