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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient la magnifique parcours du jeune français Hugo Gaston à Roland-Garros. Selon elle, il est l'éclaircie tant attendue de cette édition 2020.

Hugo Gaston est passé tout près d’un nouvel exploit hier soir à Roland-Garros. Le jeune Français a poussé Dominic Thiem, le numéro 3 mondial, aux cinq sets. Il s’arrête en huitièmes de finale, d’accord, mais pour Virginie Phulpin, il est l’éclaircie de ce Roland-Garros 2020 et l’avenir lui appartient. 

On vient de vivre un coup de foudre collectif. Il y a une semaine à peine, personne ou presque ne connaissait Hugo Gaston. Quelques coups de raquette magique plus tard, il est entré dans le cœur des Français avec son amour du jeu, son visage impassible qui cache une détermination sans faille et sa singularité qui fait tant de bien sur un court de tennis.

Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Vous savez, c’est le genre de coup de foudre où on se dit "oui, celui-là, il est différent des autres". En deux matches de titans et quelques dizaines d’amorties dont lui seul a le secret, Hugo Gaston a fait chavirer les cœurs.

Sur les courts si froids et si vides de Roland-Garros cette année, il a presque réussi à nous faire croire que les tribunes étaient pleines à la nuit tombée. Vendredi soir comme hier soir, dans l’ivresse de la victoire contre Stan Wawrinka comme dans la défaite au bout du suspense face à Dominic Thiem, Hugo Gaston nous a rappelé à quel point le tennis était beau, à quel point chaque balle pouvait être une surprise.

Avec lui, un match de plus de trois heures peut donner l’impression de passer en quelques secondes tant son jeu est varié, tant il nous faire redécouvrir des angles du court qu’on n’avait pas vus depuis si longtemps et tant il ne rend pas les armes même face aux meilleurs du monde.  

Ça fait du bien au tennis aussi de voir éclore un joueur aussi différent. 

Vous savez que les fans de tennis sont de plus en plus âgés, la nouvelle génération a du mal à s’intéresser à un sport où il y a des changements de côté donc des temps morts, où les matches sont parfois jugés trop longs. Les instances internationales essaient de trouver des parades à l’érosion de ce public, en inventant parfois des compétitions sans queue ni tête.

Oui, on pense à la nouvelle coupe Davis par exemple. En fait, il suffirait peut-être de regarder ce match entre Dominic Thiem et Hugo Gaston pour retomber amoureux de ce sport. Le Français nous montre que jouer au tennis, ça n’est pas forcément taper des aces à 220 kilomètres heures et enchaîner les frappes aussi lourdes que les blagues de certains oncles à Noël grâce à un physique hors normes. C’est aussi et surtout un toucher de balle, une vraie réflexion sur le jeu et le bonheur d’être là.

Hugo Gaston s’est fait un nom en ce Roland-Garros 2020, mais il a aussi redonné ses lettres de noblesse au tennis. Promis, celui-là, il n’est pas comme les autres.