5:09
  • Copié
, modifié à

Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce samedi l'Eure-et-Loir et les Alpes. 

On part en balade en Eure-et-Loir, une destination que vous nous conseillez particulièrement pendant ces vacances de la Toussaint Vanessa. 

Oui parce qu’il y a tous les éléments pour se faire à la fois, une bonne échappée verte et un bon shoot de patrimoine, dans la vallée royale de l’Eure, à seulement 20 kilomètres de Chartres. Cette vallée, c’était le spot en vue du 16e-17e siècle, très prisé par François 1er, Henri II, Madame de Maintenon et Louis XIV, Diane de Poitiers. Et Qui dit Diane de Poitiers, dit Château d’Anet. C'est la déclaration d’Amour d’Henri II à Diane de Poitiers.

Et pour l'occasion, il l’a fait construire pour elle par Philibert Delorme en un temps record et avec les plus grands artistes de la Renaissance : un exploit. 

À Anet il y a plein de perles : un damier en trompe l’œil, une horloge assez curieuse- et puis une fontaine qui représente un des premiers nus féminins de la Renaissance. D’ailleurs, la légende dit que Diane de Poitiers se baignait nue tous les jours de l’année dans l’étang.

Il y a-t-il d'autre châteaux ou site à visiter dans cette vallée royale ? 

Rien que sur Anet, il y a le centre d’interprétation de la Renaissance. Un endroit parfait pour celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre cette période à travers les grands personnages de l'Histoire. A disposition du public, il y a des jeux tactiles, des spectacles à 360 °et puis des expériences immersives qui vous replongent dans les grandes fêtes de la cour et la journée type d’un roi.

Autre stop : La chapelle royale de Dreux, la nécropole de la famille Bourbon-Orléans. Que les plus septiques se rassurent, l'endroit n'est pas morbide, au contraire : les tombeaux sont très beaux et ils sont tous sculptés. On en compte au total 35 ! Dernier stop, le château de Maintenon mais je vous en reparlerai plus en détails au moment du fabuleux noël qui vaut le déplacement.

Et puisqu'on est à côté de Chartres, on va quand même faire un tour à la cathédrale.

Evidemment, cette cathédrale, je vous la résume en quelques chiffres et ça donne le tournis. 176 vitraux, 2600 m2, 5000 personnages, et 1 vitrail emblématique : Notre dame de la Belle verrière, 7,50 mètres de haut qui représente la Vierge Marie tenant l’enfant Jésus sur ses genoux. Habillée d’un manteau bleu bien plus clair et lumineux que celui des autres vitraux. C’est le fameux bleu de Chartres, fabriqué à partir du cobalt importé de Russie.

Et si vous avez envie de percer un peu plus le monde des vitraux, direction le centre international du vitrail, une visite des Ateliers Loire, des maitres verriers depuis 3 générations et l’atelier Picol pour apprendre à créer son propre vitrail.

Une adresse coup de cœur Vanessa ?

L’hôtel "Le Grand Monarque" à Chartres : une institution dans un ancien relais de poste. Juste en face de la cathédrale. Petite précision, à sa table gastronomique, on y déguste un très bon pâté de Chartres ! Le spot idéal pendant Chartres en Lumières.

Marion Sauveur, on part avec vous en montagne dans les Alpes. 

Tout le week-end se tient à Megève Toquicimes, la 4e édition du festival de la cuisine de montagne. Vous pourrez assister à des conférences sur l’ambiance dans le restaurant, déguster des plats réalisés à la flamme ou encore encourager les participants à des concours : demain, il faudra décerner le titre de la meilleure fondue. Ça, ce sont les chefs qui s’y attèlent. 

Aujourd’hui, les amateurs de péla vont s’affronter. 

De péla ? Qu’est-ce que c’est ? 

Péla en patois savoyard, ça veut dire poêle et la péla, c’est l’ancêtre de la tartiflette ! Et c’est le chef 3 étoiles René Meilleur, qui est également Président du Conservatoire des recettes de montagne, qui nous détaille la recette. 

"C'est un plat qui se faisait dans la poêle, dans la cheminée bien sûr ou sur l'âtre. A l'époque on mettait le gras de jambon à rissoler un peu, ensuite on faisait sauter quelques pommes de terre avec, quelques oignons quand on en avait. Et puis le demi reblochon qui est l'élément principal qui était posé dessus et qu'on mangeait à la sortie de la poêle. C’était une poêle à grand manche, on vidait dans une assiette et chacun mangeait dans la même assiette."

Avez-vous repéré la différence avec la tartiflette ? C'est très simple, pour la tartiflette : les pommes de terre sont cuites à l'eau, avant d’être coupées en rondelles et épluchées. Avec la péla, on ne s’embête pas : on met tout dans le plat ! 

Ça date de quand cette recette ? 

De bien longtemps ! Elle est liée à l’histoire du reblochon. Les paysans en produisent pour leur consommation personnelle depuis le 13e siècle dans le Massif des Aravis. Les paysans mangeaient cette péla à leur retour du travail dans les champs. C’était une recette avec les produits du terroir et vite fait ! Une recette traditionnelle de Haute-Savoie. 

Et en Savoie, pas de péla, mais une recette du même type : de la tomme fondue sur le coin de la cheminée, et on mangeait des pommes de terre avec. Chacun fait avec ses propres ingrédients ! 

Et aujourd’hui, il y a toujours une scission entre les deux départements ? 

Non ! Mais c’est la tartiflette qui a pris le dessus. Preuve en est, le chef René Meilleur et son fils Maxime, dans leur restaurant gastronomique en Savoie, proposent cette tartiflette en mise-en-bouche. Elle est revisitée sous forme de mousse, avec des oignons vinaigrés et passé sous le grill minute. C’est à Saint-Martin de Belleville : restaurant 3 étoiles La Bouitte, très belle adresse ! 

Et d’ailleurs, si vous avez une recette de montagne de famille, n’hésitez pas à contacter René Meilleur : il collecte les recettes ! Aujourd’hui, il en a recensé une centaine. 

RECETTE TARTIFLETTE

Les ingrédients pour 6 personnes :

- 10 pommes de terre à chair ferme

- 2 oignons

- 100 grammes de lard 

- 5 centilitres de vin blanc

- 1 Reblochon

- 2 cuillères à soupe de crème fraîche

Les étapes de la recette : 

1. Commencer par cuire les pommes de terre à l’eau avec leur peau. Quand elles sont cuites, les éplucher, les tailler en rondelles. 

2. Faire revenir le lard avec les oignons émincés dans une poêle, avant d'ajouter les pommes de terre. Une fois les pommes de terre colorées, déglacer au vin blanc. 

3. Diviser le reblochon en deux. Faire fondre les tranches de reblochon dans une casserole à feu chaud avec la crème fraîche. Une fois fondu, le mélanger aux pommes de terre, oignons et lardons et mélanger délicatement, avant de mettre dans un plat à gratin. Couper le demi-reblochon en deux (à l’horizontal) et placer les deux tranches de demi-reblochon par-dessus. Passer au four, à 200 degrés pendant 7 minutes.