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Tous les jours de la semaine, Ombline Roche, Dimitri Vernet et Alexandre Le Mer décryptent trois articles de la presse du jour.

 

Pressing Alexandre Le Mer

10e journée de mobilisation aujourd’hui contre la réforme des retraites. Sommes-nous les champions de la grève et de la contestation? La France garde souvent cette image auprès de nos voisins européens avec notre tradition éruptive. Mais pendant que nous sommes focalisés sur notre crise sociale et politique, l’Allemagne est paralysée par une “méga-grève”, c’est à lire dans le Figaro. Nos voisins allemands connaissent une inflation plus forte encore qu’en France, de 8,7%. Les cheminots et les fonctionnaires d’outre-Rhin réclament des hausses de salaires dans un mouvement social d’une ampleur rare en Allemagne, où la tradition est plutôt au consensus.

Tout le secteur des transports est paralysé depuis hier, les trains, les avions, le fret maritime… 24 heures de “Mega-Streik” comme disent les Allemands, c’est exceptionnel d’avoir un tel mouvement unitaire.

La Deutsche Bahn, l’équivalent de la SNCF, a suspendu l’ensemble de son trafic grandes lignes. Les vols ont été annulés dans la plupart des grands aéroports, Francfort et Munich en tête…

Pendant que les enseignants, les personnels hospitaliers, les agents de la fonction publique défilaient dans la rue.

Cette grève intervient avant une nouvelle phase de négociation sur les salaires, prévue fin avril. Les Allemands font face à une inflation record, mais les syndicats ont un excellent moyen de pression, c’est la pénurie de main d’oeuvre. Le manque de bras leur permet de garder la main sur les salaires, voilà pour ce qu’on lit ce matin dans le Figaro

On pourrait ajouter les récentes grèves record au Royaume-Uni, et des manifestations là encore sur fond d’une inflation record, qui dépasse les 10%.

Il reste que les grèves et les manifs en France se sont maintenant muées en mouvement de contestation, ce qui n’est le cas ni outre-Rhin, ni outre-Manche.

Pressing Dimitri Vernet

Direction les pages du quotidien Aujourd'hui en France ce matin qui nous plonge en immersion dans un service de pédiatrie en Seine Saint Denis. De plus en plus confrontés à un phénomène : Les Bébés-écrans.

Qui sont concrètement, des enfants très jeunes véritablement addicts aux écrans. Un phénomène loin d'être nouveau mais qui est en constante progression.

C'est le cas notamment de cette petite Eugénie en consultation. A seulement deux ans, elle passe en moyenne six heures par jour devant un écran soit deux fois plus que la moyenne national, déjà élevée, estimée à 3h11 par enfant.

Alors comment cette petite Eugénie en est arrivée la ?

Ces parents pensaient bien faire dès son plus jeune âge en la scotchant devant des dessins animés sur YouTube Kids.

Comme l'explique sa mère "Ça l'aidait à manger, et je pensais qu'elle allait apprendre des choses". Sauf que c'est bien l'effet inverse qui s'est produit, la petite ne parle quasiment plus et quand elle est séparée du téléphone ou encore tablette, elle devient violente.

"Il faut arrêter compétemment les écrans pour les enfants de moins de 3 ans ", explique la pédiatre qui consulte Eugénie dans cet article.

C'est une vrai addiction, comme pour un alcoolique ou un drogué qui n'est pas sans conséquence.

Cette surexposition impacte le développement cognitif de l’enfant avec au menu : des troubles du langage, de concentration, des pertes  de sommeil, de l’hypertension ou de l’obésité.  Et Eugénie n'est pas un cas isolée, une directrice d'école maternelle en Région parisienne le constate "Il y'a au moins 3 enfants écrans par classe dès la petite section"

C'est un vrai problème de santé publique devenu si important que pour tenter de l'enrayer une proposition de loi, est en ce moment même examinée au Sénat. Une proposition de loi qui a pour but de sensibiliser les parents et de mieux former les professionnels de la petite enfance à ce sujet.

"Au chevet des bébés-écrans", c’est un article alarmant à retrouver dans Aujourd'hui en France ce matin.

Pressing Ombline Roche

On a tous vu dans les journaux, à la télévision, les images de chaos à Sainte-Soline dans les Deux Sèvres aux abords du chantier de méga-bassine. Cette question ce matin posée dans Les Echos : Pourquoi ces réserves d’eau suscitent autant de haine ?

En fait, c’est quoi exactement une méga-bassine, à quoi ça sert et pourquoi autant d’émotion autour de sa construction ??

D’abord, le principe des bassines : stocker de l’eau lorsqu’elle est abondante, en hiver en théorie, pour l’utiliser lorsqu’il y en a peu… l’été en général. De l’eau destinée à l’agriculture, pompée dans les nappes phréatiques…

Chaque bassine est différente explique Les Echos. Sa construction et son exploitation sont strictement encadrés et nécessitent des autorisations.

À la question sont-elles néfastes, une hydroclimatologue répond « Tout est une question d’intensité de pression sur le milieu ». En théorie, écrit le quotidien, les bassines sont censées limiter les prélèvements d’eaux souterraines en été… puisque les agriculteurs en disposeront, ils ne pomperont plus dans les nappes phréatiques.

Parmi les critiques, celle d’un chercheur en hydrologie à l’Inrae. Il dit « l’eau en surface s’évapore et risque d’être dégradée, par des algues par exemple. »

Tous s’accordent à dire que le problème c’est bien sûr le réchauffement climatique, la multiplication des sècheresses ! avec comme résultat : la difficulté de remplir ces bassines, les rendant inefficaces.

Ce qui met les opposants en colère aussi c’est l’allègement de la pression sur les agriculteurs. S’ils ont suffisamment d’eau à disposition, ils risquent d’être moins enclin à changer de modèle et de culture moins gourmande en eau et plus respectueuse de l’environnement.

Pourquoi les méga-bassines suscitent autant de haine, c’est dans les Echos.