Le gouvernement face à la jeunesse et la CGT et le Medef s'opposent au prélèvement à la Source : les experts d'Europe 1 vous informent

Axel de Tarlé 04.04.2016 1280x640 6:04
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SAISON 2015 - 2016

Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.

Axel de Tarlé, expert économie

Nouvelle tuile pour le gouvernement : la CGT et le Medef s'opposent au prélèvement à la Source qui doit entrer en vigueur en 2018

Le prélèvement à la source cela veut dire que votre impôt sur le revenu sera directement prélevé sur votre fiche de paie.

Le patronat demande son report car il n'a aucune envie de jouer les percepteurs pour le compte de l’État. Les patrons considèrent qu'ils auront plus de travail, ils n'ont également aucune envie de se retrouver plongés dans les problèmes fiscaux de leurs salariés. En cas d'erreur ou de problème, ils considèrent que ça leur retombera dessus.

La CGT est également contre, elle prédit notamment d'énormes bugs parce que l'impôt est très compliqué en France (entre la fonction de votre famille ou les déduction possibles). Aujourd'hui, ça se passe bien entre les administrés et le contribuable. Il n'y a pas de bug et le taux de recouvrement de l’impôt est proche de 100 %.

On va introduire un troisième larron, un intermédiaire. Les impôts n'auront donc plus la main et vont devoir déléguer.
Par exemple, si votre situation fiscale change parce que vous avez un héritage, vous faites un don à une association qui donne droit à une réduction d'impots. Vous previendrez les impôts qui devront prévenir votre patron. Celui-ci devra donc modifier sa fiche de paye. La CGT finance dénonce une "mise à jour incessante" qui sera forcément source de bugs. Elle ecrit : "faute de création d'emplois pour faire face à cette réforme, la machine risque fort d'éxploser en plein vol".

 

Antonin André, expert politique

Une nouvelle semaine à haut risque pour le gouvernement avec deux manifestations prévues, mardi et samedi contre la loi Travail. En pointe dans la mobilisation, les étudiants, le syndicat étudiant Unef.

Que peut faire le Gouvernement ?

Les traiter, les écouter. Mardi, Najat Valaud-Belkacem et Myriam El khomri vont recevoir les organisations étudiantes puis le Premier ministre une nouvelle fois vendredi.
Pour parler de quoi ? De la vie étudiante, de l’accès à la formation ou à l’emploi mais pas de la loi El Khomri en elle-même et surtout pas de son retrait. On est catégorique sur ce point à l’Élysée comme à Matignon : "la mobilisation n’est pas de nature à nous faire reculer". Le gouvernement va donc essayer de négocier : retournez à la fac, lâchez sur la loi El Khomri et en échange on va parler de vos conditions de vie et voir comment les améliorer.
Déplacer le sujet de la loi Travail à la question de la précarité de la vie étudiante.

Dissocier la loi El Khomri et les revendications étudiantes, la stratégie est claire pour dégonfler la mobilisation. Est-ce qu’il y a une chance que ça fonctionne?

Franchement à l’heure où se parle, non ! D’abord la marche est trop haute pour le gouvernement. Par exemple, l’Unef réclame que tout jeune qui a terminé ses études touche une allocation pendant six à neuf mois pour l’aider à trouver un emploi. Ou encore que les stagiaires soient payés au Smic. On parle là de choix budgétaires très lourds. On n’est pas sur l’amélioration du système de bourses que propose le gouvernement à 20 millions d’euros, les revendications de l’Unef se chiffrent en centaines de millions d’euros.
Deuxième raison qui rend incertain la démobilisation étudiante : le climat politique. Ce qui est en jeu, c’est la capacité de réformer du gouvernement. Même édulcorée, quasiment vidée de tout assouplissement significatif, la loi El Khomri est devenu le symbole de la contestation politique qui entrave un gouvernement impopulaire et sans majorité : 71 % des Français sont hostiles à cette réforme

 

Anne Le Gall, experte innovation

Innovation : une usine d'électricité qui flotte sur l'eau

La plus grande centrale solaire flottante d’Europe va bientôt entrer en service en Grande Bretagne. Il faut imaginer 23.000 panneaux solaires qui flottent sur l'eau, tous rattachés les uns aux autres. Cela forme comme un immense radeau d'une surface équivalent à huit terrains de foot. Les panneaux sont à la fois relié au fond par des ancres et à la terre par des câbles électriques.
La construction de cette usine solaire flottante, vient de s'achever à 13 kilomètres de l'aéroport Heathrow près de Londres, sur une réserve d'eau qui est une sorte de lac.
Dans quelques semaines, cette usine solaire flottante servira à alimenter une usine de traitement des eaux, elle produira en électricité, l'équivalent de ce que consomment 1.800 foyers.

Quel est l'intérêt d'installer les panneaux solaires sur l'eau ?

Une fois sur l'eau, ces panneaux ont une meilleure efficacité que ceux que l'on installe dans les champs car ici, c'est l'eau qui permet de les refroidir en continu.
Et puis, il y a le gain de place, ça évite d'utiliser des surfaces agricoles ou constructibles pour installer ces panneaux photovoltaïques.
La plus grande ferme flottante du monde est construite près de Kobé au Japon, un autre pays ou l’espace compte beaucoup !