Le beurre revient dans l'assiette, "Le bureau des jardins et des étangs" de Didier Decoin et l'avenir de François Fillon

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SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Consommation : le beurre revient dans l'assiette, à prix élevé

Il revient dans nos assiettes alors que son prix a explosé. Une plaquette de beurre de 250 grammes ne coûte pas moins de 1,50 euro. Et les prix varient du simple au double : 250 grammes de Président  : 2 euros 12 ; pour le beurre d'Echiré : 3,38 euros ; un beurre bio : 3,10 euros ; ou encore un beurre de marque de distributeur : 1,56 euro.

Pourtant le beurre est revenu sur le devant de la scène après avoir été remplacé par des margarines et des beurres végétaux censés vous protéger du cholestérol et des maladies cardio-vasculaires. Selon une étude récente du British Medical, cette diabolisation semble sans fondement. Le beurre est certes très calorique (72 kcal par portion de 10 g), mais pas davantage que les margarines ou l'huile d'olive. Et contrairement à ce qu'on pensait, sa consommation ne fait pas grimper en flèche le risque d'infarctus ou d'accident vasculaire cérébral (AVC).

Si vous en consommez à dose raisonnable (10-12 g/jour, soit une cuillerée à soupe) c'est sans danger pour le cœur et les artères. En revanche, il n'est pas bon en cuisson ou dans les préparations comme dans les croissants ou les pains au chocolat.

Crise du lait et exportations. En 2016, sa consommation a augmenté de 1.6%. C'est en partie lié à la crise du lait. La baisse de la production de lait décidée par l'Union européenne pour sortir de la crise l'été dernier a fait grossir la demande. (Après la chute du prix du lait, les producteurs en difficulté ont massivement abattu des vaches laitières, pour baisser la production) et plus de 6 mois après c'est encore compliqué pour les producteurs… Même si leurs salaire sont plus importants.

Mais l'autre explication, ce sont les produits à l'export. Nous sommes les champions des brioches et les demandes d'Asie et des pays du Moyen-Orient explosent. Les exportations de pâtes et de préparations pour produits de boulangerie et de pâtisserie ont quasiment triplé. Et pour préparer des brioches, il faut du beurre industriel.

Une augmentation des prix en 2017 ? Les prix français dépendent des négociations annuelles entre producteurs et la grande distribution. Et ces négociations se termineront fin février pour les prix de 2017. D'après nos informations, la grande distribution ne veut pas entendre parler de hausse.

 

 

Le livre du jour : Le bureau des jardins et des étangs, de Didier Decoin (Stock)

Vous nous emmenez pêcher au Japon ? Dans le Japon médiéval même ! Avec ce formidable roman de l’écrivain et membre de l’Académie Goncourt, Didier Decoin. Nous sommes au XIIe siècle. Dans le petit village de Shimae, la jeune Miyuki, 27 ans, vit un drame. Son mari, Katsuro, s’est noyé dans la rivière Kusagawa. C’est là qu’il pêchait de magnifiques carpes. Tellement belles que des envoyés de l’empereur venaient régulièrement jusqu’au village pour commander quelques beaux poissons pour les étangs de la capitale impériale qu'il fallait transporter dans de gigantesques nasses en osier portées sur les épaules en balancier. C’est extrêmement lourd. La capitale est à des centaines de kilomètres, Katsuro revenait à chaque fois épuisé de son périple.

Et c'est sa femme qui prend le relais ? Exactement ! La jeune et frêle Myuki. Elle n’a pas le choix, il en va de l’honneur de sa famille. Peupler les bassins impériaux, c’est un privilège. Alors, elle charge ses deux nasses remplies d’eau et de carpes. Et en avant ! C’est ce périple que nous raconte Didier Decoin. Les dangers, les souffrances, les souvenirs aussi. Miyuki se souvient de Katsuro, de leur rencontre, de ses habitudes, de leurs ébats. C’est un livre chargé érotiquement. Chargé d’odeurs aussi. C’est très compliqué de décrire les odeurs au point qu’on puisse les sentir en lisant, qu’elles nous envahissent. Eh bien, Didier Decoin y réussit très bien. Il décrit aussi incroyablement le Japon de cette époque. Il a travaillé de longues années sur ce livre, il s’est beaucoup documenté et tout ce qu’il raconte sur les rituels, l’organisation sociale est vrai. C’est un roman, plein de charme, très beau. 

 

 

Dans la presse quotidienne : Beaucoup de questions sur l'avenir de François Fillon

"Jusqu'à quand ?" se demande La République du Centre. "Peut-il encore tenir ?" ajoute Le Dauphiné Libéré. Des questions qui se posent un peu partout dans le pays particulièrement chez les militants et les élus. "En Charente, explique La Charente Libre, la droite est déboussolée".

Certains veulent attendre le verdict de la justice. D'autres se lancent dans la bataille pour défendre leur candidat, comme Stéphan Rossignol, le maire de la Grande-Motte dans Midi Libre. Il tente de démonter la polémique. Évoquant une "erreur morale de François Fillon, mais c'est, selon lui, une maladresse, pas de malhonnêteté". "Il est présumé innocent", ajoute-t-il. Mais au sein des Républicains, d'autres encore considèrent qu'il est temps de trancher. Ainsi, en Côte d'or, le sénateur Alain Houpert l'a clairement dit : "Je pense que notre candidat doit arrêter"... "Je ne veux pas juger l'affaire, explique-t-il dans le Bien Public, mais j'en constate les effets collatéraux". Le Télégramme résume ainsi la situation : "l'unité de la droite se fissure". Pour Paris Normandie,c'est clairement, "la chienlit".

>> La personnalité du jour habite une petite commune des Côtes d'Armor.

Merdrignac ! Près de 3.000 habitants, pas vraiment une mégalopole. Et pourtant, raconte l'édition du soir de Ouest France, le trafic y est digne des plus grandes villes. 700 camions par jour qui empruntent l'une des avenues principales du village en longeant une école, un lotissement ou un parc des sports. Cette route départementale, c'est la route qui mène à l'abattoir du coin.C'est aussi le seul axe pour rejoindre la N12 en venant de Rennes ou de Loudéac.

Le trafic est donc incessant. "Ça fait 25 ans qu'on se bat", dit une habitante. Le problème, c'est que les aménagements obtenus jusque là n'ont pas vraiment changé les choses. Le bruit reste assourdissant quand les remorques passent sur les nouveaux ralentisseurs. Et si la chaussée a été rétrécie, un riverain assure avoir dû faire un bond en arrière quand un camion est monté sur le trottoir pour croiser plus facilement un autre poids lourd. Ce que demandent les habitants, c'est un contournement. Mais le pari est loin d'être gagné ajoute Ouest France : la route est gérée d'un côté par le département, et de l'autre par l'Etat !