Commerce équitable : un tiers du marché concerne aujourd'hui des produits Made in France

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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Chaque matin, Carole Ferry fait le point sur l'actualité économique.

Carole Ferry remplace Emmanuel Duteil ce vendredi 11 mai 2018.

La quinzaine du commerce équitable débute demain. L'occasion d'initiatives un peu partout en France pour mieux faire connaitre le commerce équitable, ses produits et ses producteurs.
On a tous en tête une image du marketing "issu du commerce équitable" mais concrètement qu'est-ce qu'il y a derrière ce terme ?

Ça veut dire qu'un prix minimum est garanti pour le producteur.
Exemple avec une tablette de chocolat équitable : le cacao, mais aussi le sucre ou les amandes (si c'est un chocolat aux amandes) ont été achetés a un prix fixe garanti pendant au moins trois ans.
L'idée de départ était d'aider les producteurs des pays en voie de développement à se développer, plutôt que d'envoyer uniquement des aides financières.
Ça a commencé avec le café qui est la deuxième matière première la plus échangée au monde. Ça a gagné progressivement d'autres produits comme le cacao, le sucre, les fruits tropicaux ou encore le coton. Le mouvement a connu un véritable essor à la fin des années 90 avec la création du logo commerce équitable.

Cette idée d'avoir des producteurs rémunérés au juste prix, n’est-ce pas tout le débat qu'on a actuellement en France également ?

Bien sûr, ça fait l'objet d'une véritable guerre commerciale entre producteurs, industriels et grande distribution. Mais vous avez des consommateurs qui sont prêt à payer un peu plus cher si ça garantit une rémunération plus équitable de toute la filière, c'est comme ça qu'est née par exemple la marque "C'est qui le patron ?!!" lancée juste après la crise du lait pour garantir un prix juste aux producteurs.
Vous avez maintenant des œufs, des fraises ou des pâtes "c'est qui le patron ?!!", la marque va même lancer prochainement du vin et des sardines.

Autre initiative "made in France", le label Agri éthique où là, à priori, on est vraiment sur les agriculteurs ?

Plus précisément le blé, toute la filière du blé avec le producteur, le meunier et le boulanger. Le marché du blé est extrêmement volatile. Donc quand les prix baissent, c'est bien pour le meunier et le boulanger, mais c'est une catastrophe pour l'agriculteur. Quand les prix grimpent, l'agriculteur retrouve le sourire mais le meunier et le boulanger se retrouvent étranglés.
L'idée c'est que tous ceux qui sont sous ce label, soit 600 producteurs, 50 meuniers et 600 boulangers se garantissent un prix stable sur plusieurs années, quel que soit le cours du blé. Grâce à cette initiative, pas mal des producteurs de blé se convertissent depuis au bio. Ils ont moins peur de prendre des risques et ont plus de visibilité sur les prix. Et puis, ils savent que c'est aussi une demande forte des consommateurs, ceux qui achètent éthique aiment bien en général acheter aussi bio.

Vous avez également Ethicable qui a lancé Paysans d'ici.

Autant de marques qui répondent finalement à un mouvement citoyen, qui veut redonner un plus de pouvoir à David contre Goliath.