Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, des nouvelles de l'Ukraine, le quotidien des gazaouis et le Prix Goncourt.
On reparle de l’Ukraine aujourd’hui.
Depuis un mois et cette attaque du Hamas sur Israël, cette guerre aux portes de l’Europe a été un peu oublié. Et les nouvelles ne sont pas bonnes à la Une du Figaro, l’Ukraine dans l’impasse après l’échec de la contre-offensive.
Il y a cinq mois, rappelle le journal, les forces de Kiev s’élançaient dans une reconquête de son territoire que certains prédisaient décisive. Finalement, l’armée ukrainienne n’aura repris que 400 kilomètres carrés et même si Moscou aura perdu au moins 150.000 hommes selon le commandant en chef des armées ukrainiennes, les défenses russes auront tenus.
À l’heure du bilan, la guerre n’est pas perdue écrit Philippe Gélie dans son éditorial mais cette bataille décisive l’est bel et bien. À Moscou, Poutine se frotte les mains. Il a mis la Russie en posture de guerre longue. Il voit les occidentaux distraits à Gaza et isolés dans leur soutien à Israël tandis qu’il joue avec succès la carte du sud global.
Retour en Israël, un mois tout juste après l’attaque des terroristes du Hamas.
Et un mois après, les combats continuent à faire rage dans la bande de gaza.
Dans le Monde, Jean Philippe Rémy et Madjid Zérouky reprennent le témoignage d’une cinéaste palestinienne qui raconte le quotidien des gazaouis sur Instagram. Elle décrit une population paniquée et désormais affamée alors que les dernières boulangeries ont fermé. Nous avons survécu aux bombardements au phosphore blanc mais Il n’y a plus de nourriture, il n’y a plus d’eau explique-t-elle, il ne nous reste plus que l’eau salée de la mer.
Quant aux combats, le Hamas est accusé d’ouvrir le feu sur les civils palestiniens pour les empêcher de quitter l’enclave et l’Armée Israélienne est accusée de tirer depuis ses bâtiments en mer sans discrimination.
Et dans la société israélienne, le traumatisme est encore très vif.
La Guerre parait avoir envahi tout l’espace mental de ce pays raconte Raphaëlle Bacqué.
Dans les Maisons, les cafés les épiceries des écrans diffusent des images du conflit vu par les Israéliens. Supplications des familles d’otages, engueulade entre ex généraux de l’armées ; discours guerriers de Benjamin Netanyahu et déluge de critique contre ce même premier ministre.
Dans l’Humanité, Christophe Deroubaix nous raconte aussi le quotidien d’une famille israélienne qui habite à Jérusalem ouest. Les Weiss Hurvitz. Le père est l’ancien directeur artistique du festival de Jazz de Tel Aviv… Il parle de l’énorme pierre qui pèse constamment sur sa poitrine.
Nous nous sentons très seul explique-t-il. Un sentiment d’isolement renforcée par une lettre envoyée par la direction du réseau européen du jazz à ses membres. « Elle condamne tous les actes de violence, qu’ils soient israéliens ou palestiniens ; J’ai imploré le président d’être plus spécifique, en vain… Je suis d’accord avec le discours sur la responsabilité d’Israël et de sa politique déclare-t-il, mais qu’est ce qui empêchait de formaliser le soutien aux victimes et de nommer le Hamas ?
Et en France c’est la question du soutien à la communauté juive qui interroge ?
Oui nos grands silence inquiètent nos amis juifs explique Christine Clerc… Dont la longue tribune publiée par le Figaro est peut être symptomatique d’un remord français aujourd’hui…
Quand Mohammed Merah a abattu des enfants juifs à Toulouse, nous ne sommes pas descendus dans la rue pour afficher notre indignation et notre fraternité écrit elle.
Depuis 273 français sont tombés sous les coups des islamistes. Et nous n’avons manifesté notre soutien qu’une seule fois : au lendemain de l’attentat de Charlie hebdo. C’était il y aura bientôt neuf ans. La flamme Républicaine se serait elle depuis éteinte depuis éteinte ou bien l’antisémitisme si souvent déguisé en compassion pro palestinienne aurait il progressé à une vitesse foudroyante.
On en était là de nos lecture quand dans Libération on découvre que finalement Olivier Faure a bien décidé d’envoyer un courrier à tous les partis politique pour leur proposer de marcher contre l’antisémitisme… Tous les partis sauf le rassemblement national…
Mais on va terminer la bataille d’Hernani annuelle du petit monde de l’édition : Le Goncourt !
C’est aujourd’hui à 13 heures que sera dévoilé le nom du lauréat. Au terme d’un cérémonial bien huilé et savamment beurré.
Libération nous raconte d’ailleurs l’effervescence au restaurant Drouant.
Les couverts en vermeil sur lesquelles ont été gravés les noms des jurés. Pour le menu, raconte Kim Hullot-Guiot, on sait juste qu’il y aura six plats. La tradition veut qu’il y ait un gibier à poil ou à plume selon les années pair ou impaires. Il y a aussi toujours des huitres en hommage à Charles Drouant et du Homard car Colette adorait cela. Ce qui est compliqué signale aussi le directeur qui va vivre une longue matinée,. c’est qu’il y a des jurés végétariens ou végétaliens
Oui et c’est bien cela le problème semblait aussi expliquer Eric Nolleau dans le JDD dimanche dernier.
Si vous ne l’avez pas fait lisez vraiment son papier qui ne s’embarrasse pas de circonlocution pour raconter les turpitudes des jurés. Les petits arrangements avec les éditeurs et l’emprise idéologique féministe, woke, végan au sein d’un jury de plus en plus pusillanime.
Nolleau croit d’ailleurs connaitre déjà le Lauréat : Eric Reinhardt signe le livre le plus faible de cette ultime sélection écrit-il mais il coche avec tant de soin toute les cases de la Doxa féministe qu’il apparait comme le favori du scrutin.
Bon si vous cherchez du plus consensuel lisez aussi dans la Croix le papier de Marianne Meunier.. Sous le titre : Prix littéraire, pourquoi on adore les détester. Elle rappelle quelles polémiques sont aussi anciennes que le prix lui-même.
Et c’est vrai qu’on va pas s’énerver finalement. Parce qu‘au regard de l’actualité du moment, réjouissons-nous surtout de vivre dans un pays où l’on se bat en duel à coup de plume d’oie, pour l’honneur de quelques romans de papiers.