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"Les Français ont jugé qu'Emmanuel Macron avait bien joué la séquence devant Notre-Dame"

"Les Français ont jugé qu'Emmanuel Macron avait bien joué la séquence devant Notre-Dame"

La Carte blanche de Catherine Nay
20 avril 2019 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay décrypte la fin de la trêve politique, après l'incendie de Notre-Dame, et la tenue la semaine prochaine de la première conférence de presse du président. 


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

La trêve politique imposée par l'incendie de Notre-Dame a bousculé les plans d'Emmanuel Macron. Jeudi, à l'Élysée, soit une semaine plus tard, Emmanuel Macron fera ses annonces aux Français après le "grand débat". Il répondra aux questions des journalistes. Ce sera sa première conférence de presse.

Comment reprendre la main sur une situation dont il a perdu le contrôle ? Le président avait construit sa séquence médiatique dans le plus grand secret, en deux temps : lundi soir, une allocution de 20 minutes à la télévision façon bande-annonce. Il lançait quelques mesures pour allécher le citoyen, pour ensuite dérouler le fil, sa cohérence, le sens, ce qu'on appelle le "story telling" de l'"acte 2" de son quinquennat. Ses ministres eux-mêmes n'avaient été informés que la veille au soir, à 20 heures, des décisions qu'il allait prendre, pour éviter les fuites. Emmanuel Macron voulait créer la surprise. Il venait d'enregistrer son allocution lorsque les premières flammes ont surgi du toit de Notre-Dame.

Il a tout arrêté, plus d'allocution. L'urgence était ailleurs. Mais, dès le lendemain, le secret était éventé. Il y avait au moins 20 personnes autour de lui pour l'enregistrement !

Donc plus d'effet de surprise ! On se disait même : il a la scoumoune.

Oui, sauf que d'après les sondages, les Français ont bien reçu ses annonces. La réindexation sur l'inflation des retraites inférieures à 2.000 euros ; la suspension de la fermeture d'écoles et d'hôpitaux jusqu'à la fin du quinquennat ; les RIC, référendum d'initiative citoyenne sur des sujets locaux uniquement. Mais il y avait aussi quelques sujets qui fâchent, comme la suppression de deux jours fériés, pour financer la dépendance ou encore la suppression de l'ENA, qui apparaissait comme un scalp offert aux "gilets jaunes" qui manifestent contre l'élite, très démago.

Et cette trêve présidentielle a aussi été bien reçue.

Les Français ont jugé qu'Emmanuel Macron avait bien joué la séquence devant Notre-Dame. À un moment où l'on avait envie de fraternité, de communion, il a su exprimer la tristesse des Français, chrétiens comme athées, et donner un signal immédiat de rebond. "Nous reconstruirons Notre-Dame", et il a pris trois points dans les sondages.

Il l'a redit mardi depuis l'Élysée en chef de chantier qui fixait une échéance : cinq ans. Ce qui a nourri aussitôt un procès en précipitation. Il y a eu aussi la nature de la reconstruction : à l'identique ou plus moderne, et avec quels matériaux. Un autre débat sur lequel s'est greffée la mauvaise querelle sur le montant des dons, la critique contre les généreux donateurs. La défiance à l'égard des riches est hélas une caractéristique française.

Emmanuel Macron est remonté dans les sondages. Certaines mesures sont plutôt bien accueillies, moins bien par l'opposition, mais on le savait par avance. Finalement, cette malchance est peut-être une chance.

De toute façon, il joue gros. Jeudi, il va tenir sa première conférence de presse. C'est dire qu'il change de méthode avec les journalistes. Il accepte de répondre à leurs questions. Son idée est d'humaniser cette rencontre et donner de l'épaisseur à son propos. Mais il faut espérer qu'il ne va pas reproduire avec nos confrères ses campagnes pour le "grand débat", avec les maires, les intellectuels. Deux minutes de questions à chacun pour 30 minutes de réponses. La rencontre étant fixée à 18 heures, le one man show pourrait se terminer à minuit… C'est à la fois son talent et son défaut : il parle trop. Et comme trop d'impôts tue l'impôt, trop de paroles tue la parole.

Le projet ayant été éventé, son discours doit forcément changer un peu.

Les fuites, qu'il a regrettées, servent un peu de ballon d'essai. Vu les réactions, il peut renforcer certaines propositions, deux ou trois nouvelles qui cristalliseraient l'attention, en corriger d'autres. Vous savez, comme sur un tableau quand on parle du repentir du peintre. Ainsi, selon ses proches, Emmanuel Macron ne veut pas supprimer l'ENA, il veut la transformer, nuance.

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