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ÉDITO - Procès de Jean-Luc Mélenchon : "On se demande s'il n'est pas le jouet d'un tempérament trop sanguin"

ÉDITO - Procès de Jean-Luc Mélenchon : "On se demande s'il n'est pas le jouet d'un tempérament trop sanguin"

La Carte blanche de Catherine Nay
21 septembre 2019 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay décrypte les tribulations politico-judiciaires de Jean-Luc Mélenchon.


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

Le Parquet a requis trois mois de prison avec sursis et 8.000 euros d'amende contre Jean-Luc Mélenchon. Il était poursuivi pour acte d'intimidation envers un magistrat et encourait jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150.000 euros et 5 ans d'inéligibilité. Le jugement est mis en délibéré jusqu'au 9 décembre. Ses avocats ont plaidé la relaxe. Il s'en sort bien ?

Qui peut croire que Jean-Luc Mélenchon sera condamné à de la prison ferme, à de l'inéligibilité ? Il n'empêche : les images de la perquisition d'octobre dernier, qui sont passées en boucle à la télé, font une tache indélébile sur le personnage Mélenchon. Sa colère homérique, ses cris de rage, son nez-à-nez avec un policier qui barrait l'entrée du siège de son mouvement, où se déroulait une perquisition. "Ma personne est sacrée, ne me touchez pas ! La République, c'est moi !"

"Une fureur quasi pathologique"

Imaginez quelqu'un d'autre aussi violent que lui dans une situation pareille, il aurait été immédiatement envoyé en garde à vue et comparution immédiate. C'était déjà un privilégié. C'est vrai qu'il était chauffé à blanc : une heure plus tôt, des policiers l'avaient sorti de son sommeil et il n'était pas seul. Et puis voilà qu'ils se mettent à fouiller dans ses affaires, son téléphone, son ordinateur...c'est très violent. D'où sa fureur quasi pathologique. Les perquisitions se faisaient dans le cadre de deux enquêtes : le financement de sa campagne présidentielle et ses assistants parlementaires au Parlement Européen.

Alors vous dîtes que même s'il était relaxé en décembre, la séquence est meurtrière pour lui.

Déjà, 72% des Français disent avoir une mauvaise opinion de lui. Et puis quel cirque ! Comme chaque fois qu'il a besoin de se requinquer, il a passé l'été en Amérique latine, où il se sent chez lui. L'espagnol est sa deuxième langue. Longtemps il a été fasciné par Chavez, qui finançait les FARC de Colombie. Un révolutionnaire qui distribuait au peuple sans compter et qui a conduit le Venezuela au désastre économique. aujourd'hui, une dictature. Cette fois, sa nouvelle idole est le président mexicain Lopez Obrador, élu en décembre dernier à sa troisième tentative, un candidat anti-establishment, anti-américain.

"Il se croit, comme Lula, victime du pouvoir politique"

Et puis surtout, il est allé visiter dans sa prison l'ex président brésilien Lula, qui purge une peine de 8 ans et 10 mois pour corruption, parce qu’il se croit comme lui victime du pouvoir politique. Car il avait peur de ce procès, Jean-Luc Mélenchon. Il croit dur comme fer que la justice en France est instrumentalisée par le pouvoir contre les opposants et que tous les contestataires sont muselés. "Le petit Seigneur (Macron), il est très violent comme le vôtre, le Bolsonaro", disait-il à la Brésilienne Dilma Roussef. S'il était relaxé, il criera victoire ! Une victoire qu'il attribuera à son combat.

Jean-Luc Mélenchon est toujours très populaire chez les sympathisants de la France Insoumise

Combien sont-ils aujourd'hui ? Au soir de la présidentielle, avec 19,5% des voix, il a raté le deuxième tour à 600.000 voix. Le soir, il n'acceptait pas ces résultats. Puis pour le deuxième tour, il n'a pas appelé au rassemblement de la gauche ni à contrer le Front national [ex- Rassemblement national, ndlr]. Il n'a rien fait de ce capital et rejeté tout le monde. Aux législatives, la France Insoumise n'a recueilli que 11% des voix. Mais ces 17 élus faisaient du bruit comme 100 : ils étaient l'opposition. Jean-Luc Mélenchon rêvait de fureur et de bruit, faire descendre le peuple dans la rue. Les "gilets jaunes" sont arrivés, mais sans lui ! Et puis aux Européennes, la catastrophe : 6,5% des voix.

Alors peut-être avait-il besoin de ce tohu-bohu pour se réinstaller dans la course présidentielle. Mais en s'attaquant aux symboles de l'Etat de droit, on ne sait plus très bien qui il est. A force d'outrances, de vociférations, on se demande si cet acteur n'est pas le jouet d'un tempérament trop sanguin, cause de son déséquilibre. Il apparaît comme un homme très fragile, pas un terrain constructible. 

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