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"Après l'échec aux européennes, il y a du pain sur la planche pour LR"

La Carte blanche de Catherine Nay
01 juin 2019 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay décrypte le score historiquement bas de la droite aux élections européennes.


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

Relégués en quatrième position dimanche dernier aux élections européennes, à un niveau historiquement bas : 8,48%, les Républicains ont reçu un gros coup sur la tête. Tout le monde en est conscient : il y a péril en la demeure.

Le choc a été d'autant plus rude que dimanche encore, les sondages leur promettaient un score autour de 13%. Ce qui était déjà une dégringolade comparée aux 20% de Fillon au 1er tour de la présidentielle. Mais la presse évoquait la "Bellamy-mania". Les succès dans les meetings de leur tête de liste, le jeune philosophe conservateur, laissaient espérer des lendemains où le parti serait capable d'aller plus haut dans les consultations ultérieures. Patatras : avec 8%, c'est la survie du parti qui est en jeu.

Dès lundi matin, la question se posait : Laurent Wauquiez est-il toujours légitime pour le diriger ?

Valérie Pécresse, Bruno Retailleau laissaient entendre qu'après un tel échec, il devrait démissionner. Bien avant dimanche, la personnalité de Laurent Wauquiez était déjà jugée comme un handicap pour la famille républicaine. Une image d'insincérité lui colle à la peau. On ne l'aime pas. Et on ne voit pas comment ça pourrait changer. Le rejet est trop profond. Il n'a pas su créer le plaisir de faire de la politique ensemble. Son management est trop solitaire et secret. Ce surdiplômé n'est pas non plus un orateur qui réchauffe le cœur de l'auditoire. Ce qui est en cause, évidemment, c'est sa ligne, trop droitière, trop catho, trop fermée. Et puis on le sait bien : si le succès rassemble, l'échec divise.

Laurent Wauquiez a réuni lundi le bureau politique.

Le mot "échec" n'a pas été prononcé. "Est-ce que tu crois que tu es celui qui est capable de réunir la famille ? Si oui, il faudra que tu en apportes les preuves", a osé Eric Woerth. Façon d'exprimer ses doutes et de laisser juger Laurent Wauquiez, qui ne démissionnera pas. D'ailleurs statutairement, il ne risque rien : la moitié du bureau politique est composée de gens de sa région, que les autres ne connaissent pas. "Nous avons trois ans pour reconstruire", leur a-t-il dit. Et il propose d'organiser des états généraux à la rentrée. Le sénateur Pierre Charon a commenté à la sortie : "c'était une réunion de famille où l'on veillait un mort, sauf que le mort continuait à parler". 

La rentrée, c'est bien loin. car le temps presse.

Alors mardi, Gérard Larcher, le président du Sénat, encouragé par Hervé Morin, a lancé une stratégie de contournement hors du parti LR afin de rassembler la droite et le centre. Si on ne peut pas reconstruire à l'intérieur, il faut le faire à l'extérieur. Il faut bâtir une plateforme commune, une alternative à Macron et Le Pen, disent-ils. Il va réunir mardi les présidents d'associations d'élus, les présidents de région. Mais Xavier Bertrand a fait dire qu'il ne viendrait pas. Laurent Wauquiez sera présent. Ambiance.

C'est que les municipales et les sénatoriales ont lieu l'an prochain. Il n'y a pas de temps à perdre.

Surtout quand des maires ont déjà fait savoir qu'ils ne porteraient pas l'étiquette LR pour ces élections. A Paris, 7 maires d'arrondissement républicains sur 9 entendent se présenter en dehors des clivages et prônent une stratégie d'ouverture. D'ailleurs ont-ils vraiment le choix ? A Paris, c'est La République En Marche qui est en tête : presque 33%. C'est à un point près, le score d'Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle à Paris, ce qui veut dire que malgré les "gilets jaunes", ou bien grâce à eux, il conserve son socle. Dans la capitale, les catholiques ont voté pour Nathalie Loiseau. 1 électeur sur 5 de Fillon également.

Hier, Claude Goasguen, ancien maire du 16ème, s'est dit favorable à une alliance avec La République En Marche pour battre Anne Hidalgo. "Macron n'est pas Hollande, dit-il, arrêtons de faire de l'opposition systématique". Une phrase qui augure de grands bouleversements pour les scrutins futurs, comprenez qu'il y a du pain sur la planche pour LR.

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