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Angela Merkel : la "Mutti" rassure son parti et son pays

Angela Merkel : la "Mutti" rassure son parti et son pays

La Carte blanche de Catherine Nay
10 décembre 2016 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Sans renier la politique d'accueil des réfugiés, Merkel y met fin, espérant contenir l'AFD et les sentiments xénophobes.


Alors que les dirigeants européens tombent les uns après les autres, en Allemagne Angela Merkel est en route pour un quatrième mandat. La CDU l'a réélue avec 89,5% des voix.

Elle a vu passer Bush et Obama, Sarkozy et Hollande, Cameron et Renzi... et elle est toujours là. Mais le plébiscite n'est plus au rendez-vous : la presse allemande parle de "revers". Relativisons ce terme car beaucoup de ses homologues européens se contenteraient de ses 89,5%. Après 11 ans de pouvoir elle rempile.

"J'ai réfléchi pendant des jours et des jours... beaucoup m'ont dit "tu dois te représenter". Cela m'a beaucoup touché. J'ai beaucoup de plaisir à faire ce travail et vous devez m'aider" a-t-elle demandé aux militants. Les proches de la chancelière assurent qu'elle a beaucoup hésité car l'Allemagne a changé en 10 ans. Elle a, durant toutes ses années, surfé sur les bons résultats économiques. Son style passe-partout et son impassibilité rassuraient. Elle était "Mutti" ("maman" en Allemand).

"Le charisme de cette femme c'est qu'elle n'en a aucun" disait sur Arte une journaliste allemande, éditorialiste au Süddeutsche Zeitung. Aujourd'hui le pays est divisé entre "pro" et "anti" immigrants. L'AFD qui agite le slogan "Merkel doit partir", fait des scores qui inquiètent.

N'est-elle pas incontournable par manque de concurrents à la hauteur à la CDU comme au SPD ?

Oui ! Sa grande force est là même si une certaine lassitude se fait sentir dans les rangs de la CDU. D'ailleurs dans la foulée de son élection à la tête du parti, les militants votaient une motion pour abroger la loi qui autorisait la double-nationalité. Dans les discours il était davantage question de contrôle des frontières et d'expulsions, la mauvaise humeur anti-immigrés étant alimentée par de récents faits divers. Une étudiante de 19 ans tuée par un Afghan de 17 ans ou le viol de touristes chinoises par un Irakien. Mais au regard des statistiques, les migrants ne sont pas plus criminels que les autochtones !

Pas question pour Angela Merkel de renier pour autant ses choix ?

Non, "si nous devons nous excuser de présenter un visage amical dans les situations d'urgences, alors ce n'est plus mon pays" a plaidé la fille de pasteur protestant. Elle a rajouté : "il fallait le faire, mais cela ne se reproduira plus". 890 000 réfugiés accueillis en 2015. Aujourd'hui, tous sont logés et les enfants scolarisés. Depuis mars 2016, après les accords avec la Turquie, il entre moins de 20 000 demandeurs d'asile par mois. Un chiffre dans la norme depuis les années 1990. Sauf qu'aujourd'hui les procédures pour les débouter sont plus rapides. Ceux qui peuvent prétendre à la demande d'asile voient leurs droits restreints (pas de regroupement familial). Berlin l'a promis : les étrangers sans titre de séjour seront expulsés. Il y en aurait 500 000.

La chancelière aurait "entendu" le pays, ce qui accroît donc ses chances pour l'année prochaine ?

A priori oui. Soit son parti gagne les élections haut la main, soit le score est faible mais même ses adversaires le reconnaissent : elle est douée pour former des coalitions ! Surtout que les Allemands aiment la stabilité. On vante les 14 ans de François Mitterrand à l'Elysée mais si le quinquennat avait été en vigueur dès 81 il serait parti en 86. Chirac est resté 12 ans mais grâce à une cohabitation avec Lionel Jospin.

Angela Merkel est toujours là !

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