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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il revient sur les "apiceries", ce réseau de supérettes de villages ou il suffit d'un QR Code pour y entrer.

Faire ses courses à deux pas de chez soi, ce n’est pas quelque chose de si simple en France. En 2021, près de deux tiers des communes en étaient dépourvues, soit 21 000 municipalités essentiellement rurales. 10 millions de personnes sont à plus de 20 minutes aller-retour d’un supermarché. »

Fort de ce constat, la start-up bordelaise API est créée en novembre 2022 par Alex Grammatico et Julien Nau avec pour objectif de développer un réseau de supérettes de villages. 

 

Et la première supérette API a ouvert fin 2022.

 

À Claix en Charente. Depuis, elles se sont multipliées, près d’une quarantaine de ces enseignes maillent le territoire essentiellement en Nouvelle Aquitaine. Pour la commune, il en coûte entre 3 000 et 8 000 euros.

Entre temps le gouvernement a lancé le programme de relance Reconquête du commerce rural qui consiste à soutenir l’installation de commerces dans des territoires qui n’en ont pas, ce qui a largement soutenu l'expansion de ces supérettes rurales.

 

Des supérettes qui sont toutes pensées sur le même modèle. 

 

Ces commerces très citadins dans l’âme vous allez le vois font 40 m², ils sont en libre-service, et accessibles 7 jours sur 7 et 24/24. Pour y entrer, il faut être muni d’un QR code téléchargeable via une application dédié. Pour celles et ceux qui n’ont pas de smartphone, on peut imprimer le QR Code à part.  

Ce QR Code sert à rentrer dans le commerce où il n’y a ni d’hôte ou d’hôtesse de caisse, mais une caisse automatique.

C’est ce qui fait aussi que ces supérettes sont moins inclusives qu’il n’y paraît. On pense souvent à tort que tout le monde maîtrise la révolution numérique. Or, le QR Code n’est pas entré dans les mœurs de tous les seniors par exemple. Mais une fois qu’on a montré comment ça marche une fois, normalement, c’est comme le vélo, on n’oublie pas. 

 

Et l’absence de personnel n’a pas empêché le succès de ces commerces ?

 

Non, il y avait pourtant de la crainte chez les fondateurs de API. Il faut préciser que des « apiciers » comme ils sont appelés viennent deux heures par jour pour assurer un rayonnage constant. Le réseau compte 700 références en catalogue avec deux tiers 70 de marques de distributeurs, notamment Carrefour. 1 produit sur 10 est bio avec des tarifs un peu plus chers que dans les supermarchés, mais sans coup de massue. Un modèle API qui évite également de prendre trop souvent la voiture.