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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à la startup Circul’Egg qui vise à récupérer les coquilles et les revaloriser de manière industrielle.

Ce vendredi matin, même les coquilles d’œufs se recyclent.
Et comment Lionel.
C’est la proposition d’une start-up créé en 2020 et baptisée Circul’Egg  : récupérer les coquilles et les revaloriser de manière industrielle. Pour cela, un ingénieur, Yacine Kabeche. diplômé ingénieur de l’école AgroParisTech a mis au point un procédé naturel permettant de séparer la membrane de la coquille. D’abord c’est quoi la membrane de la coquille ? C’est la fine pellicule que l'on trouve entre la coquille et le contenu de l'œuf. Une membrane qui est d’ailleurs riche en protéines et acides aminés notamment et qui peut servir, si elle est récupérée, aussi bien à la confection de compléments alimentaires ou même dans la cosmétique. Et puis il reste la coquille très riche en calcium.
Circul’Egg transforme les coquilles et leurs membranes en ingrédients à haute valeur ajoutée à destination des industriels de tous types.
L’entreprise a d’ailleurs ouvert son premier site industriel.
Il y a une semaine exactement, à Janzé, en Ille-et-Vilaine, premier site industriel de revalorisation des coquilles d’œufs, procédé désormais breveté. 1.600 m² situé près de Rennes avec une capacité prévue pour le traitement de 15 à 20 tonnes de coquilles par jour. Pourquoi Janzé ? Pas seulement parce que c’est aussi joli que Jean Zeid, c’est surtout que le Grand Ouest représente 80% du gisement national des coquilles d'oeufs. Circul'Egg a donc implanté sa première usine proche des grandes casseries du pays.
Est-ce qu’on a des chiffres sur ce gisement ?
La France est le premier pays producteur d’œufs en Europe. Chaque année, les casseries industrielles, qui vendent les œufs frais au secteur agroalimentaire ou de la restauration notamment sous forme liquide, et bien ces casseries jettent 40.000 tonnes de coquilles. Et la réglementation est assez stricte avec ces déchets. Soit la poubelle, soit enterré dans le sol de manière limitée très encadrés. Du coup ces casseries payent parfois 50 euros la tonne pour s’en débarrasser soit pour être incinéré soit pour l’épandage. Il y a donc du gaspillage dans l’air
Circul’Egg a investi cinq millions d’euros dans cette usine et la start up envisage déjà d’installer un second site dans le Nord-Pas-de-Calais, là où sont implantées les 20% de casseries restantes du pays. La boucle est bouclée.