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En l’an 30 avant Jésus Chris, l'auteur romain Virgil écrivait une ode à la paysannerie intitulée "Les géorgiques". Il y fait l’apologie des rythmes naturels et du travail paysan et offre toutes une palette aussi techniques que poétique sur la façon de conduire les troupeaux et les cultures, selon les principes de l’agro-écolologie.

Pour terminer la semaine en poésie au Salon international de l’Agriculture, un sujet que ne s’y prête pas forcément, celui la réforme de la politique agricole commune. Peut-on vraiment faire de la poésie en parlant de la réforme de la PAC ?

On peut mettre de la poésie partout, même avec la PAC c’est possible si l’on s’attarde sur les écrits d’un auteur romain. Virgil a pensé l’agriculture en l’an 30 avant Jésus Chris. Ces textes sont magnifiques, c’est une ode à la paysannerie qui s’appelle "Les géorgiques". Ce qui est bluffant c’est le caractère très actuel qui trouve une résonance percutante avec les enjeux auxquels le monde agricole est confronté aujourd’hui.

Virgil serait en mesure de nous aider à réformer la PAC ?

En tout cas, à mieux définir les priorités. Les "Géorgiques" de Virgil sont une source d’inspiration d’une très grande précision. Il a décrit les sols, le végétal et l’animal en mettant le doigt sur un grand principe, celui de l’amour et du bien-être des hommes avec leurs bêtes qui doit guider nos décisions politiques. Il fait aussi fait aussi l’apologie des rythmes naturels et du travail paysan et offre toutes une palette aussi techniques que poétique sur la façon de conduire les troupeaux et les cultures, selon les principes de l’agro-écolologie. Des associations d’éleveurs se penchent en ce moment sur les textes de Virgil pour redéfinir leur rapport au métier.

On a envie d’entendre ce que Virgil veut dire aux paysans du 21e siècle, un petit extrait ?

Un extrait traduit du latin, vieux de plus de 2.000 ans, mais qui sonne juste en 2020 et qui commence comme ceci "Ô trop heureux les paysans, s'ils connaissaient les biens qu'ils ont. Loin des discordes et des armes, la terre d'elle-même, en sa suprême justice, répand pour eux une nourriture facile, ils possèdent calme et tranquillité, une vie qui ne sait pas tromper, riche de mille ressources; ils ont les rêveries dans les grands espaces, les grottes, les eaux vives et les fraîches vallées, le mugissement des bœufs, les doux sommes sous les arbres, les clairières et les gîtes des bêtes, une jeunesse endurante et contente de peu. Quand la justice quitta la terre, c'est parmi eux qu'elle fit ses derniers pas".

"Les géorgiques" de Virgile, date de parution, 30 av JC.