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SAISON 2019 - 2020, modifié à

Quand on n’est pas d’accord sur la politique à mener, on peut choisir de démissionner… ou être purement et simplement révoqué ! Olivier Duhamel raconte ces démissions politiques "subies" dans l’épisode 3 du podcast "Démissions !", l’histoire inédite des démissions de ministres sous la Ve République.

Et si on rallongeait la citation de Jean-Pierre Chevènement ? "Un ministre, ça ferme sa gueule, ça démissionne… ou c’est renvoyé, viré, éjecté !", lance Olivier Duhamel au début du 3e épisode de son nouveau podcast politique "Démissions !", produit par Europe 1 Studio  avec le soutien du Club des juristes. Dans ce nouveau chapitre de son analyse, il continue à lister des cas de démissions de ministres strictement politiques. Mais ces démissions-là sont subies, elles deviennent des révocations.  

 

Pour découvrir le nouveau podcast "Démissions !" en intégralité, le plus simple est de vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée : Apple PodcastsGoogle PodcastsSoundCloudDailymotion ou YouTubeLes 6 épisodes sont disponibles dès maintenant sur notre site Europe1.fr.

Dissident = Viré

Pour les ministres, la règle est claire : ils sont là pour appliquer la politique décidée par le Premier ministre et le Président de la République. Sinon, ils sont "virés" ! Cette histoire commence avec Antoine Pinay, "le petit homme au chapeau rond", dès les débuts de la Ve République parce qu’il critique la politique jugée trop anti-américaine de De Gaulle. La démission forcée ne tardera pas…

Ces révocations peuvent être express, à la limite du gag tant elles sont rapides. Comme celle de Jean-Jacques Servan-Schreiber, le fondateur de L’Express qui rêvait de devenir ministre. Nommé le 27 mai, il est révoqué dès le 9 juin 1974 ! Pourquoi ? Pour avoir déclaré que c’est l’armée qui a poussé le gouvernement a mené des essais nucléaires. Plus rapide encore, Léon Schwarzenberg ne tient que 9 jours à son ministère délégué à la Santé pour avoir vanté... la vente libre du cannabis. 

Montebourg, l’impertinent

"On pourrait croire que les ministres ont un peu plus de liberté avec la gauche qu’avec la droite traditionnellement plus hiérarchique… Pas du tout !", analyse encore Olivier Duhamel. En 1982, Nicole Questiaux, la ministre de la Solidarité nationale, refuse publiquement d’être la "ministre des comptes" quand il s’agit de faire des coupes dans le budget de la Sécu... Elle est renvoyée par Pierre Mauroy et François Mitterrand !

Ces dernières années, un ministre en particulier a été révoqué pour désaccord politique total. Et impertinence notoire ! C’est Arnaud Montebourg, en charge du Redressement productif en 2014. Il affirme que c’est lui qui conduit la politique économique de la France… et il promet d’envoyer une bouteille de sa "cuvée du Redressement" au Président de la République. Le 25 août 2014, il est "remercié" par François Hollande. "Mais ce genre d’esclandre a disparu", fait remarquer Olivier Duhamel en conclusion. 

Dans cet épisode 3, Olivier Duhamel raconte tour à tour : 

  • Antoine Pinay, le "non" du "petit homme au chapeau rond" (1960)
  • Jacques Soustelle et l’Algérie française (1960)
  • Le renvoi de "l'aumônier de France" Edmond Michelet (1961)
  • Le passage éclair de Jean-Jacques Servan-Schreiber (1974)
  • Louis de Guiringaud, Le limogeage d’un ministre des Affaires étrangères (1978)
  • Le renvoi de celle qui ne voulait pas être ministre des comptes de la Sécu (1982)
  • Quand Léon Schwarzenberg bat un record (1988)
  • Le renvoi de Delphine Batho (2013)
  • La révocation de l’impertinent Montebourg (2014)

Démissions ! est un podcast d’Olivier Duhamel produit par Europe 1 Studio

Préparation : Capucine Patouillet

Réalisation : Christophe Daviaud

Cheffe de projet édito : Fannie Rascle

Diffusion et édition : Clémence Olivier

Graphisme : Mikaël Reichardt

Avec l’aide précieuse du service Documentation et Patrimoine d’Europe 1

Direction Europe 1 Studio : Claire Hazan

Ce podcast est réalisé en partenariat avec Le Club des Juristes