Le premier magasin anti-gaspillage a ouvert ses portes à Rennes

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.

L’alimentation ce jeudi, une épicerie d’un nouveau genre.

C’est le premier magasin anti-gaspillage alimentaire. Il s’appelle NOUS et il vient tout juste d’ouvrir en Bretagne, à Melesse, au nord de Rennes.

Il faut savoir qu’en France, neuf millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année.

Que propose ce magasin pour réduire le gaspillage alimentaire ?

NOUS se fournit directement auprès de ceux qui mettent des aliments bons à la consommation à la poubelle. Ce sont par exemple des producteurs locaux qui ont trop de produits ou des aliments avec des petits défauts ; des transporteurs qui n’ont pas pu acheminer leur marchandise à temps ; ou encore des industriels qui se débarrassent de produits emballés sous un ancien packaging.

Dans les 300 mètres carrés des rayons de NOUS, on retrouve donc des fruits et légumes difformes, mais aussi des produits secs comme des pâtes dont la date limite d’utilisation optimale (DLUO) est dépassée, que vous connaissez avec la mention “à consommer de préférence avant…” et qui indique que les qualités gustatives ou nutritives du produit ne sont plus garanties. Il y a aussi des chocolats de Pâques, des œufs trop petits, de l’alcool avec un ancien packaging, mais aussi des surgelés invendus. 

L’objectif est que vous puissiez y faire toutes vos courses alimentaires, même si vous n’allez pas forcément y trouver toutes les marques que vous avez l’habitude d’acheter. Mais au moins un produit de chaque grande famille des rayons (yaourt, beurre, salade, céréales, sucre...).

Faire ses courses dans cette supérette ça revient-il cher ? 

Non, c’est même avantageux ! L’épicerie NOUS propose les produits entre 20 et 30% moins cher que dans vos magasins habituels. 

Et à côté du prix, il y a des étiquettes qui expliquent, non sans humour, pourquoi les produits ont été écartés des circuits traditionnels. Au-dessus des noix de pécan en vrac, on peut lire : “grâce à moi on fait de délicieux gâteaux, mais mon fabricant a changé de recettes et maintenant il ne veut plus de moi”. 

Près des fromages de chèvres fermiers, c’est écrit : “c’est le printemps, nous les biquettes produisons beaucoup, beaucoup trop de lait mais ce n’est pas une raison de ne plus vouloir de nous”.

Près des œufs bio, il y a d’inscrit : “je suis trop petit pour qu’on m’aime : 48g au lieu de 53g mais franchement je ferai une bonne omelette, non ?“ 

L’anti-gaspillage passe même par le décor. Les caisses, les meubles et les différents présentoirs sont fabriqués à partir de cartons recyclés ou de bois  retravaillés. Et les caddies viennent d’un magasin qui a fait faillite.  

Petit bonus, à l’entrée du magasin, il y a aussi des fiches de recettes ou d’astuces pour éviter encore d’encombrer nos poubelles. Vous apprendrez à faire pousser de la salade à partir d’un cœur de laitue ou encore à faire des chips avec des épluchures de pommes de terre.

Et pour ceux qui n’habitent pas à Rennes ? 

D’ici un à deux mois, un deuxième magasin devrait ouvrir en Bretagne. Après la Bretagne, NOUS devrait se développer ailleurs en France, d’abord près de la côte Atlantique.

En attendant d’avoir une épicerie NOUS à proximité, vous pouvez utiliser l’application Too good to go, disponible dans 200 communes. Elle permet aux commerçants (restaurateurs, boulangers, épiciers ou hôtels) de mettre en vente leurs invendus, à prix réduits.