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Dans Historiquement Vôtre, Clémentine Portier-Kaltenbach vous emmène sur le Titanic, à la rencontre d’un curieux passager à quatre pattes... Le 2 avril 1912, l’insubmersible quitte Belfast pour effectuer un voyage d’essai avant sa traversée inaugurale. À bord, un chat baptisé Jenny accompagne l’un des membres de l’équipage. Alors que le paquebot accoste à Southampton, le félin s'enfuit. Serait-ce un mauvais présage ?

Depuis la nuit des temps, on embarque des chats à bord des bateaux. Mais pourquoi ? Tout simplement pour se débarrasser des souris, qui peuvent notamment ronger les cordages et manger les réserves alimentaires. Officiellement, il n’y avait toutefois pas de chat sur le Titanic. En réalité, il y en a bien eu un, très brièvement, une chatte nommée Jenny. Et elle aurait plus ou moins prédit qu’un drame allait se dérouler.

Jenny et sa portée de chatons

A Belfast, la veille du départ du voyage d’essai du Titanic entre Belfast et Southampton, un certain Jim Mulholland, qui travaille comme chauffeur à bord de navires (à l’époque, un chauffeur était la personne qui remplissait les chaudières de pelletées de charbon). Il ne va pas tarder à embarquer sur son nouveau bateau, le Titanic, et il trouve un chat errant sur les quais de Belfast.

C’est une femelle qui attend des petits. Attendri par la chatte, il la prend avec lui et l’installe dans une caisse en bois, dans un coin de la cuisine du Titanic. Il va ensuite faire le court voyage entre Belfast et Southampton. Pendant ce court voyage, Jenny donne naissance à une portée de chatons.

Quand le Titanic accoste à Southampton, Mulholland voit Jenny quitter le navire. Elle n’abandonne pas ses chatons, une portée de quatre : elle les prend l’un après l’autre dans sa gueule et les fait tous descendre à terre par l’échelle de coupées.

Mulholland est intrigué, il se demande pourquoi ce chat a tout à coup l’instinct de quitter le navire. Comme il est lui-même hésitant et se demande s’il doit poursuivre le voyage jusqu’aux Etats-Unis, il fait confiance à son intuition et interprète le départ de Jenny comme un mauvais présage, quittant lui aussi le bateau. Cette histoire a été racontée par Jim Mulholland lui-même au journal Irish News, après le naufrage du Titanic.

Les animaux à bord du Titanic

Jenny était le seul chat à bord du Titanic et n’y est pas restée longtemps mais il y avait bien d’autres animaux, en particulier des chiens. Ces derniers n’étaient acceptés qu’en première classe, et leur traversée était payante. Ils étaient assez nombreux ; l’un des passagers avait proposé d’organiser un concours canin qui devait avoir lieu le 15 avril.

On pense qu’il y avait probablement une quinzaine de chiens à bord du Titanic. Il y avait même un chenil mais la plupart des passagers préférait garder leur animal dans la chambre avec eux. Sur tous ces chiens, seuls trois ont survécu : deux Loulous de Poméranie et un Pékinois. Ils étaient en effet assez petits pour que leurs maîtres puissent les garder avec eux, les cachant dans des manteaux et sous des couvertures.

Tous les animaux n’ont pas eu cette chance et certains passagers ont témoigné avoir eu le cœur brisé de devoir laisser leur animal qui ne pouvait monter à bord des canaux. Ann-Elizabeth Isham, qui avait amené son grand Danois avec elle, a été l’une des cinq passagères de première classe décédée lors du naufrage. Elle avait refusé de laisser son chien derrière elle. Lorsque son corps a été retrouvé, on raconte qu’elle avait toujours les bras enroulés autour de lui, complètement glacée.

Un jeune banquier américain, qui voyageait avec Gamin de Picon, un bulldog français de concours acheté en Angleterre, a survécu mais a ensuite demandé, après le naufrage, un dédommagement de 750 dollars pour la perte de son bulldog de compétition, une somme très importante. Deux autres passagers qui avaient à déplorer la mort de leurs deux épagneuls ne demandèrent que 200 dollars.

Volaille et rats

D’autres animaux n’ont pas survécu au naufrage, dont on n’a quasiment jamais parlé. Il y avait par exemple un nombre très important de poulets : une femme, Ella Holmes White, importait de la volaille aux Etats-Unis depuis la France et voyageait avec une quantité industrielle de poulets.

Il y avait aussi, évidemment, des rats, malgré le fait que le bateau soit relativement neuf. Ces derniers s’étaient introduits dans le navire avec les cordages, attirés par les denrées alimentaires qui se trouvaient à bord. Un scientifique estime que pas moins de 6000 rats étaient dans le bateau au moment où il a coulé.