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Napoléon avait de nombreuses petites manies. Il "pétunait" (prisait), il était un maniaque de la propreté, en particulier de l’hygiène dentaire, il raffolait d’eau de Cologne au point d’en utiliser des dizaines de flacons tous les mois. Il entaillait les accoudoirs des fauteuils à coups de canifs, fouettait le sol de sa badine quand il se promenait, sans parler de cette manie de mettre la main dans son gilet, faussement attribuée à ses maux d’estomac.

Napoléon était connu pour avoir de nombreuses petites manies. La plus connue était sans aucun doute qu’il aimait bien « pétuner », autrement dit, priser du tabac. En 1808, il consomma 42 kilos de tabac à priser. Il utilisait un tabac très gros et lorsqu’il se promenait à Saint-Cloud, il le donnait à manger aux gazelles.

Il est possible qu’il ait consommé moins de 42 kilos car la coutume de l’époque voulait que lorsqu’on prisait du tabac, on en proposait toujours aux personnes autour, y compris les dames. Napoléon a d’ailleurs offert une quantité extravagante de boîtes à priser à son entourage.

C’était aussi un moyen de propagande car les petites boîtes étaient ornées de son portrait, en plus d’être très ouvragées et ornées de pierres précieuses. Napoléon a toutefois fait quelques efforts pour réduire sa consommation : en 1812, on ne compte plus que 18 kilos de tabac.

Un grand maniaque de l'hygiène

La manie que l’on connaît le plus à Napoléon est sa grande maniaquerie, surtout au niveau de sa toilette. Il adorait se laver à grandes eaux, à tel point qu’au moment de sa première abdication, il possédait un objet appelé une athénienne : un lavabo en argent monté sur trépied à col de cygne avec une aiguière du même métal (le meuble fut réalisé par Martin-Guillaume Biennais, principal artisan de l’époque), que son valet s’est empressé d’aller chercher à l’Elysée, sachant à quel point l’objet manquerait à son maître lors de son exil.

Napoléon était également très attentif à son hygiène dentaire. Il se curait les dents avec un cure-dent en buis, puis se les brossait avec une brosse à dents trempée dans de l’opiat (un opiat dentaire ne contient pas d’opium mais un mélange de miel, de glycérine et de substances pulvérulentes dont de la rose et du cubèbe). Il se rinçait la bouche avec un peu d’eau-de-vie mélangée à de l’eau et se raclait la bouche avec un racloir d’argent destiné à cet usage.

L’empereur était aussi connu pour s’asperger de grandes quantités d’eau de Cologne, généralement 40 litres par an, parfois plus. On a trouvé une facture aux Archives, datant du mois d’octobre 1808, pour l’achat de 72 bouteilles d’eau de Cologne. Il avait même fait réaliser des flacons longs et plats qu’il pouvait transporter dans ses bottes.

L’habitude ne s’est pas même éteinte à Sainte-Hélène, où il disposait d’un ersatz de son eau de Cologne. C’est le Mamelouk Ali, fidèle serviteur de l’empereur, qui déploya des trésors d’ingéniosité pour dénicher les fleurs, herbes et écorces nécessaires à l’élaboration d’une fragrance approchante.

Pourquoi Napoléon avait-il la main dans son gilet ?

Napoléon avait d’autres habitudes assez peu connues. Par exemple, il tailladait souvent les bras des fauteuils avec des canifs. Quand il marchait à l’extérieur, il fouettait souvent le sol avec sa cravache et marchait rarement sans s’appuyer sur le bras de son interlocuteur, de façon amicale.

La manie qui est restée la plus connue est celle de mettre constamment la main dans sa veste ou son gilet. L’explication est simple : les pantalons de l’époque n’avaient pas de poches. Les hommes portaient des culottes (ou fracs) qui leur permettaient de monter à cheval. Pour Napoléon, mettre la main dans sa veste avait aussi l’avantage de donner une stature plus droite, plus martiale. Vers la moitié de sa vie, ce geste lui permet aussi d’apaiser légèrement ses maux de ventre récurrents.

Parmi les points étonnants dans la personnalité de Napoléon, on retient aussi : son plat préféré était le poulet frit, qu’il mangeait en vingt minutes maximum, il possédait une bibliothèque de plus de mille livres dont il ne prenait pas grand soin, et surtout, il était connu pour tricher constamment aux cartes. Dans le bateau vers l’Egypte, où ses tricheries agacèrent fortement l’un de ses compagnons, il rétorqua :

" Je ne triche pas. Simplement, je ne laisse jamais rien au hasard. "

Retrouvez notre série Dans l'intimité de Napoléon :

1/5 - Les lettres d'amour de Napoléon à Joséphine

2/5 - Les petites manies de Napoléon

3/5 - La redingote et le chapeau

4/5 - Betsy Balcombe, dernier soleil de Sainte-Hélène

5/5 - Les livres incontournables