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Tous les jours, Fabrice D'Almeida revient sur un fait historique marquant. Aujourd'hui, les 350 ans de l'Opéra de Paris.

Ce mercredi à 20 heures aura lieu à l’Opéra de Paris, le Gala exceptionnel pour les 350 ans de cette institution. L’opéra en France, c’est une passion si ancienne ?

Cela remonte à Louis XIV, ce roi passionné de musique et de ballet. Il autorise la première Académie de musique destinée à la création d’opéra, en 1669. Cette académie d’opéra est confiée à un poète, Pierre Perrin, auteur d’un livre dédié à Colbert, le principal ministre du roi. Perrin attaque l’opéra inventé peu avant par les Italiens. Il le juge faible, accordant mal les parties parlées et la musique. Or, selon Perrin, le texte et la musique devaient former un tout, la règle de base de l’opéra français dont il rêve : une œuvre patriotique.
Et dès 1671 avec le compositeur Robert Cambert, il applique sa théorie pour le premier opéra français Pomone, une œuvre composée pour l’ouverture à Paris du premier théâtre lyrique. Au début, il rend un vibrant hommage à Louis XIV, écoutez plutôt…

Mais Perrin se ruine. Dès 1672, il doit céder son privilège à un nouveau promoteur de spectacle, le favori du roi, le grand musicien d’origine italienne Jean-Baptiste Lully. C’est lui qui permet la construction d’opéras en province et fait décoller le genre en France.

On leur rend donc hommage ce soir à l’opéra ?

Eh bien curieusement non. Aucune œuvre de ces compositeurs n’apparaît dans le programme officiel du Gala des 350 ans. C’est une gifle pour l’optique patriotique de Pierre Perrin. Sont privilégiés dans ce gala des artistes italiens du XIXe siècle comme Verdi, Puccini et Leoncavavallo. Peut-être parce qu’ils correspondent mieux à l’esthétique du Palais Garnier, construit entre 1867 et 1875. Pour vous donner envie, en ouverture, ce soir, il y aura la Traviata de Giuseppe Verdi. De quoi se réveiller en levant un verre à la beauté et à l’amour, comme ici Luciano Pavarotti. 

Et, bien sûr, en célébrant l’opéra !