Fête de la Musique : qui étaient les "bardes" dans les villages de la Gaule ?

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Tous les jours, Fabrice D'Almeida revient sur un fait historique marquant. Aujourd'hui, c'est la fête de la musique, l'occasion de revenir sur les bardes.

Aujourd’hui c’est le 21 juin, la Fête de la Musique comme chaque année. Question naïve Fabrice, les Gaulois aimaient-ils déjà la musique ?

Oui, les gaulois l’aimaient et la pratiquaient dans plusieurs occasions. Pour la guerre d’abord, ils utilisaient le Carnyx, une trompe, toute en hauteur, généralement sculptée en forme de hure de sanglier, pour stimuler l’ardeur des combattants avant la bataille. Plusieurs sonneurs devaient faire le maximum de bruit pour donner aussi l’illusion du nombre. On en a retrouvé dans des fouilles archéologiques.

Une véritable caste, associée aux druides, prenait en charge la musique : les bardes. Ils jouaient des cuivres, des percussions, de la flute, de la harpe et, bien sûr, la lyre... Vous vous souvenez d’Assurancetourix dans les aventures d’Astérix le Gaulois, c’est un barde et il participe au conseil du village, signe de son importance.

Ils pratiquaient aussi la musique en dehors de la guerre ?

Oui, la musique accompagnait les fêtes, comme les banquets donnés par de grands chefs, ou à l’occasion de mariage. On rapporte qu’un des grands bardes de la fin de l’antiquité, Hyvarnion, un celte breton, qui a épousé la fille d’un comte, avait à son mariage une centaine de musiciens pour célébrer la noce. C’est un des rares dont on connaisse le nom. Tout ceux avant l’invasion romaine ont été oubliés, car les aulois n’avaient pas de tradition écrite.

De quoi vivaient les bardes ?

D’offrandes de leurs clients, de la générosité de leur communauté ou du soutien des princes. Un voyageur grec en Gaule, vers 100 avant notre ère, Posidonius, en a évoqué un très habile. Voici son histoire. Luern, un prince Arverne, avait organisé une grande fête avec distribution d’argent. Mais notre barde arrivé trop tard, l’a vu sur le départ. Il s’est aussitôt mis à chanter ses louanges, disant que nul prince ne l’égalait. En retour, Luern jette une bourse d’or à ses pieds. Si bien que le barde a repris son chant, en clamant que les traces du char du prince étaient les plus précieuses, car il y poussait de l’or.

Comme quoi les bardes comme nos chanteurs actuels savaient s’adapter à toutes les situations.