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Selon Azadeh Kian, les élections iraniennes qui débuteront demain pour faire évoluer l'Iran.

Ce matin à 7h15, Bruce Toussaint recevait Azadeh Kian, spécialiste de l'Iran. Ses principales déclarations :

 

Cette élection peut-elle vraiment changer les choses ?

"Pas dans l'immédiat mais cette élection verrouillée au départ par le guide, les deux candidats importants Rafsandjani et Mashaïe n'ont pas été habilités, devient finalement intéressante. Des deux candidats conservateurs modérés, l'un s'est désisté au profit de l'autre : c'est un certain Rohani qui reste en lice et qui commence à attirer l'intérêt des personnes du mouvement vert et de beaucoup de jeunes. Les débats ont été très importants, tournés autour de l'étau qui se resserre sur l'Iran : les sanctions internationales... Beaucoup de candidats disaient qu'il faut tout faire pour lever ces sanctions."

 

"L'enjeu est d'abord interne : la situation économique du pays est vraiment désastreuse en terme de taux d'inflation très élevé, le chômage, plus de 50% chez les jeunes diplômés, une économie rentière avec des revenus pétroliers gaziers qui font le budget de l'Etat, les sanctions font que les revenus ont été divisés par deux... Bientôt l'Etat ne pourra plus payer ses fonctionnaires..."

"Sur les relations internationales, il me semble que cette élection peut changer les choses. Pas dans l'immédiat. Si M. Rohani, modéré, est élu, celui-là même qui était négociateur de nucléaire et avait accepté la suspension de l'enrichissement de l'uranium, il prône la pacification des relations avec les occidentaux et les pays voisins comme l'Arabie Saoudite, à terme ça fera un changement. Mais si c'est un candidat ultraconservateur comme M. Jalili, l'actuel négociateur du nucléaire, qui est élu, il ne faut pas s'attendre à énormément de changements. Il s'agit d'un rapport de forces à l'intérieur du pays qui aura des retombées sur la politique étrangère à entreprendre : on sait que, quoi qu'il arrive, il faut que les dirigeants iraniens prennent leurs distances avec le discours belliqueux d'Ahmadinejad et aillent vers davantage de négociations et de pacification avec le monde extérieur."