Notre-Dame-des-Landes : il n'y a pas que Macron qui se renie, il y a Édouard Philippe aussi !

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.

Un reniement qui fait beaucoup parler.

Celui d’Emmanuel Macron concernant Notre-Dame-des-Landes. Mais il n’est pas le seul à s’être renié, Édouard Philippe aussi.

Le Premier ministre a annoncé ce mercredi l’abandon définitif de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une décision fortement critiquée et notamment du côté des Républicains.

L’annonce faite ce mercredi par Édouard Philippe a fait la joie des zadistes mais elle a énervé bon nombre de politiques. Principal point d’attaque : Emmanuel Macron ne respecte pas l’une de ses promesses de campagne. Écoutez par exemple Christelle Morançais, présidente Les Républicains de la région Pays de Loire, où devait être construit l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
D’autres élus ont choisi cet angle d’attaque, comme le député LR Marc Le Fur ou son collègue sénateur Bruno Retailleau. Et force est de constater que toutes ces critiques sont plutôt justifiées. Par deux fois durant la présidentielle, d'abord sur Mediapart puis sur France 2, Emmanuel Macron s’était engagé à respecter le résultat de la consultation locale organisée en 2016 sur Notre-Dame-des-Landes et donc de faire construire l’aéroport.

Sauf qu’Emmanuel Macron n’est pas le seul à se renier, Édouard Philippe aussi.

Nous sommes le 8 octobre 2016, une manifestation contre l'aéroport est organisée à Nantes. Le même jour, à Paris, Édouard Philippe, alors porte-parole d’Alain Juppé qui est candidat à la primaire de la droite, est l’invité de Franceinfo.
Là, il se dit favorable à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et il espère que les travaux pourront très vite commencer. Pourquoi ? Parce que la démocratie a parlé. Écoutez-le, c’était il y a un peu plus d’un an soit une éternité.
Il n’y a donc pas qu’Emmanuel Macron qui a changé d’avis, Édouard Philippe aussi.

Est-ce que ce renoncement est grave politiquement ?

C’est là toute la question. Se renier en politique, ce n’est jamais très grave car les gens oublient vite, tout dépend de la suite. En résumé, à moyen terme, si l'évacuation de la ZAD dans quelques mois est un succès, on vantera une décision courageuse de la part du gouvernement. Mais si ça se passe mal, l'opposition ne manquera pas de dénoncer une capitulation.