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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est un paradoxe : malgré la crise sociale que traverse notre pays, l’économie française se porte plutôt mieux que ses voisines.

Les deux plus grandes économies de la zone euro (l’Allemagne et la France) offrent des visages opposés ou en tout cas contrastés. L’Allemagne craint une récession, c’est ce qu’ont dit ce mardi les "cinq sages", un groupe d’économistes (quatre hommes et une femme, ce n’est pas très paritaire) qui conseillent le gouvernement. Ils prévoient un petit 0,8% de croissance en Allemagne cette année, mais attention, écrivent-ils, un Brexit qui se passe mal pourrait plonger l’économie allemande dans la récession. Un exemple parlant : chaque jour, 150 camions traversent la Manche chargés de pièces détachées pour les trois usines de BMW au Royaume Uni où il produit des Mini, des Rolls Royce et des moteurs de BMW. Vous imaginez l’impact si le Brexit se passe mal, avec les frontières bloquées etc…

 

Perspectives moroses donc pour l’économie allemande, et beaucoup moins pour nous ?

La France souffrira du Brexit si ça se passe mal, ça pourrait nous coûter jusqu’à 0,6 point de croissance. Mais en attendant, l’Insee revoit ses prévisions dans l’autre sens, à la hausse, pour le premier semestre, malgré l’impact de la crise sociale. Ne nous emballons pas, le gouvernement prévoit pour l’ensemble de l’année une croissance de 1,4%, ce n’est pas mirifique. Rappelons que le budget prévoyait 1,7%. Mais enfin nous ferons presque deux fois mieux que l’Allemagne, et mieux que la moyenne de la zone euro.

Ça s’explique comment ?

On a mis de l’argent dans l’économie quand elle commençait à ralentir. Emmanuel Macron a fait une politique keynésienne, c’est-à-dire une politique de soutien de la demande au moment où celle-ci faiblissait. Les mesures à plus de 10 milliards d’euros qui ont été prises pour répondre à la crise des Gilets jaunes soutiennent l’activité et la consommation. Les entreprises aussi ont joué le jeu. La "prime Macron" défiscalisée, par exemple, a bénéficié à plus de deux millions de salariés avec un montant moyen de 450 euros, ce n’est pas rien et c’est du pouvoir d’achat en plus. Voilà pourquoi l’économie française résiste mieux. Résiste car autour de nous, Nicolas Barré a cité l’Allemagne qui craint la récession mais il y a aussi l’Italie qui, elle, se trouve en récession. Le paysage n’est pas tout rose. Il y a également la Grèce avec 2,5% de croissance prévus cette année, c’est la renaissance. La Grèce revient de loin.