"La France entre dans le top 5 des pays les plus attractifs au monde"

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Chaque samedi et dimanche, Nicolas Beytout, directeur du journal "L'Opinion", donne son avis sur l'actualité de la semaine.

Vous avez aimé l’entrée, pour la première fois, de la France dans le Top 5 des pays les plus attractifs au monde.

Oui, et là on ne parle pas d’attirer des touristes mais, mais des capitaux étrangers, des investissements. C’est un classement qui est réalisé tous les ans par un grand cabinet international, AT Kearney, sur la base d’un questionnaire envoyé à 500 grands patrons de par le monde. Et ce classement, le voici : les Etats-Unis restent en tête des pays les plus attractifs, suivis de l’Allemagne, du Canada, de la Grande-Bretagne, et de la France.
En cinquième position, donc.

Exactement. Et nous nous plaçons devant le Japon, l’Italie et la Chine. En fait, c’est ce pays qui a beaucoup reculé au classement, et qui vient de nous céder notre cinquième place.

Et donc, cocorico !

Exactement. Alors, on voyait venir cette bonne performance. On savait depuis plusieurs semaines que les sommes investies par les étrangers sur notre territoire avaient été au plus haut depuis plus de 10 ans. Il y a eu, l’an dernier, plus de 1300 décisions d’investir en France de la part de firmes étrangères, à peu près 5 par jour ouvré, ce qui est considérable. C’est 20% de plus en 2 ans. Difficile de ne pas y voir un effet Macron. Pas tellement (ou pas seulement) un déclic dû à la visibilité internationale du président de la République, mais un effet de l’assouplissement des lois sociales et de la réforme fiscale sur les entreprises.

Et est-ce que le Brexit nous a aidé ? Est-ce qu’on a bénéficié d’investissements britanniques, ou bien d’investissements d’autres pays qui ont décidé de bouder la Grande-Bretagne ?

Oui, absolument, les deux sont exacts. Et ça nous a aidé, même si les Anglais (je vous l’ai dit tout à l’heure) restent très bien classés (4ème). Alors, il faut bien se rendre compte de ce que signifie cette bonne nouvelle, et bien comprendre de quoi on peut se réjouir. Car cet argent, qui nous vient de l’étranger, c’est l’argent de la mondialisation, c’est l’argent du libre-échange, c’est l’argent de l’ouverture des frontières. Une partie vient s’investir dans des filiales déjà existantes de groupes étrangers, une autre partie vient racheter des entreprises, et une autre enfin est là pour fonder des entreprises nouvelles.

Et tout cela a permis de créer 30.000 emplois. Bonne nouvelle aujourd’hui, bien sûr, mais en sachant que ces emplois dépendent de centres de décision qui restent à l’étranger.

Et donc qui peuvent repartir un jour ?

Bien sûr. Mais est-ce une raison suffisante pour les refuser ? Regardez Ascoval, qui est en train d’être sauvé par British Steel (si tout finalement se passe comme annoncé). Je suis certain que même les salariés d’Ascoval les plus hostiles à la mondialisation sont heureux des effets de cette mondialisation, en ce qui les concerne. Un phénomène qui a failli les faire disparaître (le marché de l’acier a été profondément déstabilisé au plan mondial), mais qui les sauve par la même occasion. Et sur ce grand échiquier mondial de l’économie, faire valoir ses atouts, être attractif est un plus déterminant.

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