2:13
  • Copié
SAISON 2016 - 2017, modifié à

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

Le 1er novembre m'évoque la Toussaint, comme à tout le monde, fête chrétienne à ne pas confondre, théoriquement, avec la fête des morts, le 2 novembre. On a depuis longtemps établi une confusion entre ces deux célébrations : dans le calendrier catholique, la Toussaint est la fête de tous les saints, la commémoration des morts n’ayant lieu, donc, que le lendemain.

C’est parce que la Toussaint est depuis très longtemps un jour férié – ce qui n’est pas le cas du jour des Morts – que l’on a pris cette habitude de célébrer les défunts dès le 1er novembre. Il est vrai que les deux célébrations puisent à la même source qui remonte jusqu’à très loin dans la nuit des temps !

En Gaule, avant l’invasion romaine, les druides célébraient aux alentours cette date le rite de Samain, qui marquait l’entrée dans les jours moins lumineux de l’année. C’était l’occasion de grandes festivités. Et forcément, l’Eglise des premiers temps a dû composer avec une tradition aussi ancrée. Des moines irlandais ont commencé à y célébrer les défunts dès le Ve siècle ; et c’est en 830 que le pape Grégoire IV a pris la décision de généraliser à tous les saints l’ancienne fête des martyrs de l’Eglise, et de transférer au 1er novembre cette solennité, jusque-là fixée au printemps. C’est l’origine de la Toussaint.

Avançons : en 998, Odilon, abbé de Cluny, va ordonner à tous les monastères de son ordre de consacrer le lendemain de la Toussaint à la commémoration des moines défunts, notamment ceux décédés dans l’année passée. Cette commémoration ne s’est étendue à la société civile que plus tard.

Quant à fleurir les cimetières, c’est une habitude d’abord citadine, et qui remonte au deuxième tiers du XIXe siècle ; le chrysanthème est tout simplement la plante qui fleurit à cette époque. Elle présente de surcroît l’avantage de bien résister aux premières gelées.