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Emmanuel Duteil, édité par , modifié à
Avec la fusion, Alstom s'était engagé à ne fermer aucune usine. Mais Bruxelles a annoncé mercredi son opposition au mariage entre les deux industriels européens.

La Commission européenne a dit "non" à la fusion entre le Français Alstom et l'Allemand Siemens. Le but initial était de créer un champion européen du ferroviaire capable de faire face aux mastodontes chinois. Mais pour Bruxelles, un tel rapprochement casserait la concurrence : il réduirait le nombre d'industriels rivaux dans l'Union, ce qui risquerait de faire monter les prix des trains pour les compagnies ferroviaires, et celui des billets pour les consommateurs. Reste que l'échec de cette fusion pourrait bien menacer Alstom en long terme.

Une inquiétude à long terme. À court terme, Alstom n'a pas d'inquiétudes à se faire. Son carnet de commandes est plein, même à un niveau record. Mais pour l'avenir, ce sera plus compliqué. Au moment de l'annonce de la fusion, Alstom reconnaissait qu'en dehors de l'Europe, il n'était pas assez compétitif. Cette fusion était donc capitale aux yeux de ses dirigeants.

Pour cette fusion, tout était prêt. La future entité devait s'appeler "Siemens-Alstom" et le logo devait être une déclinaison de celui d'Alstom. Cet échec représente donc un gros coup dur pour Alstom dans l'univers concurrentiel mondial, et notamment pour faire face aux Chinois.

D'autres projets à venir ? À long terme, cela pose la question de la pérennité des usines d'Alstom en France. Avec la fusion, le groupe s'était en effet engagé à ne rien fermer. Cela va devenir plus compliqué de tenir une telle promesse dans les années à venir.

À Bercy, on se veut malgré tout rassurant : les équipes du ministère de l'Economie estiment qu'il y aura peut-être d'autres opportunités de rapprochement dans les années à venir. On parle notamment des activités ferroviaires de Thales. D'ici là, il va falloir écrire une nouvelle histoire, rapidement.