Veolia dépose une offre d'achat sur les 70,1% du capital de Suez qu'il ne détient pas

Veolia veut racheter le groupe Suez. © Ludovic MARIN / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à

Le groupe Veolia annonce dimanche soir déposer une offre d'achat sur les 70,1% du capital de Suez qu'il ne détient pas, renonçant à obtenir l'accord du conseil d'administration de son concurrent qui a "multiplié les actions destinées à faire obstruction à sa proposition" de rachat amical, dit-il.

Veolia passe à l'action. Considérant que "l'intérêt social de Veolia et la bonne information du marché méritent une clarification face aux manœuvres et déclarations ambiguës de Suez, Ardian et GIP", le conseil d'administration du champion de l'eau et des déchets a décidé de faire "une offre publique d'acquisition en numéraire au prix de 18 euros", explique le géant dans un communiqué publié dimanche soir. C'est donc 7,9 milliards d'euros qui sont mis sur la table.

Une offre sans l'accord du CA de Suez

Cette offre d'achat faite par Veolia porte sur les 70,1% du capital de Suez qu'il ne détient pas. Veolia a en effet déjà acheté en octobre 29,9% du capital de Suez. Cette décision signifie que le groupe renonce à à obtenir l'accord du conseil d'administration de son concurrent qui a "multiplié les actions destinées à faire obstruction à sa proposition" de rachat amical, considère-t-il.

Veolia "constate que ses tentatives répétées d'amicalité, réitérées dans sa proposition d'offre du 7 janvier 2021, se sont toutes heurtées à l'opposition" de sa cible, poursuit-il. Dernier grief en date et aboutissement de ce conflit  selon le géant : "les déclarations de Suez, Ardian et GIP du 17 janvier dernier faisant état d'une offre alternative de ces derniers et la décision du conseil d'administration de Suez" de soutenir cette offre. Mi-janvier, Suez avait annoncé avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP, pour parvenir à une "solution amicale" avec Veolia, lequel avait immédiatement envoyé une fin de non recevoir.

Suez juge un dépôt d'OPA "irrégulier et illégal"

Depuis des mois, Suez se démène pour éviter d'être racheté par son concurrent Veolia, qui a abattu ses cartes fin août alors qu'un mois plus tôt son actionnaire Engie s'était dit "ouvert" à la cession de ses parts dans Suez. L'État, passé son soutien initial au projet de rachat par Veolia, a de son côté pris ses distances. Début février, le tribunal de Nanterre avait remis Veolia sur la route du rachat de Suez en reconnaissant qu'il n'avait pas à consulter "à ce stade" les instances représentatives de son concurrent pour le racheter.

Le groupe Suez a estimé dimanche soir qu'un dépôt d'une OPA à son encontre par son concurrent Veolia serait "irrégulier et illégal". "Veolia est dans l'impossibilité juridique de déposer une OPA", a souligné auprès de l'AFP une porte-parole de Suez, une heure après que Veolia a annoncé son offre de 7,9 milliards d'euros. "C'est une rupture de l'engagement d'amicalité" pris auparavant par Veolia, a aussi dénoncé cette porte-parole de Suez.