Transition énergétique : les Français prêts à faire des efforts mais pas encore la révolution

Température
Plus de 60% des Français faisaient déjà des efforts de sobriété sur l’éclairage, ou le chauffage pendant la nuit, avant cet hiver. © SEBASTIEN LAPEYRERE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Margaux Fodéré, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : SEBASTIEN LAPEYRERE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Après un hiver 2022-2023 tendu, les Français ont acquis des gestes de sobriété énergétique qu’ils pourraient garder à l’avenir, selon une étude d’Ipsos pour RTE, le gestionnaire du réseau électrique. Mais ils ne sont pas encore prêts à changer radicalement leur quotidien.

La Transition Energétique, oui, mais doucement. Selon une étude d’Ipsos pour RTE, le gestionnaire du réseau électrique, réalisée en deux vagues entre 2022 et 2023, les Français sont bien conscients du changement climatique. D’ailleurs plus de 60% d’entre eux faisaient déjà des efforts de sobriété sur l’éclairage, ou le chauffage pendant la nuit, avant cet hiver. Mais ils ne veulent pas renoncer à des éléments structurants de leurs modes de vie, comme la voiture individuelle. Selon cette étude, près de 7 Français sur 10 n’envisagent pas de réduire leurs déplacements dans les 5 prochaines années, qu’ils les aient déjà réduits ou pas.

Vivre en maison individuelle

Un autre élément auquel ils ne veulent pas renoncer est la maison individuelle, qui représente un modèle de vie pour beaucoup de Français, explique Brice Teinturier, le directeur général d’Ipsos. "Plus de 60% de ceux qui habitent dans des logements collectifs souhaitent aller dans une maison individuelle", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Sans abandonner ces modes de vie, les Français sont tout de même prêts à fournir des efforts. Pour certains (37% des Français interrogés) cela serait de passer à la voiture hybride ou électrique si leur véhicule tombait en panne et qu’il n’était pas réparable.

48% des Français prévoient des travaux d’isolation dans les 5 ans

Pour d’autres, près de la moitié des Français, cela peut passer par des travaux d’isolation. Mais ces efforts restent tout de même conditionnés à des soutiens financiers, rappelle Xavier Piechaczyk, le président du Directoire de RTE. "La question des incitations économiques, que ce soit de la subvention, ou de la fiscalité, est au milieu du débat pour permettre aux Français qui en ont envie de pouvoir basculer sur ces modes qui sont beaucoup moins carbonés", souligne-t-il.

Décarboner le quotidien des Français est un enjeu de taille. En 2017 par exemple, le secteur résidentiel tertiaire représentait 20% des émissions de gaz à effet de serre en France, la plupart liées aux logements.