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Antoine Terrel
Le constructeur américain a dépassé mercredi le seuil des 100 milliards de dollars en valorisation boursière, dépassant notamment Volkswagen. Invité vendredi d'Europe 1, François Tarrain, ​rédacteur en chef adjoint d'Auto-Plus, rappelle toutefois que "rien n'est acquis" pour le groupe dirigé par Elon Musk. 
INTERVIEW

Tesla a le vent en poupe. Le constructeur américain a dépassé mercredi le seuil des 100 milliards de dollars en valorisation boursière, dépassant ainsi Volkswagen et devenant par la même occasion le deuxième constructeur mondial en valeur. Une bonne nouvelle pour le groupe dirigé par Elon Musk, mais qui ne lui assure pas pour autant un avenir doré, nuance François Tarrain, ​rédacteur en chef adjoint d'Auto-Plus, invité vendredi d'Europe 1. "Rien n'est acquis", explique-t-il, rappelant les défis qui se présentent encore pour les véhicules électriques.

"Le signal est plutôt bon", reconnaît d'entrée François Tarrain à propos du dépassement du seuil des 100 milliards de dollars, rappelant que ces dernières années, "Tesla a essuyé de nombreuses tempêtes, avec des objectifs non-atteints, des chaînes de production qui ne fonctionnaient pas bien, etc". Aujourd'hui, la situation de la firme s'est améliorée, avec "un premier trimestre de bénéfice l'an dernier, des objectifs de vente sur le dernier modèle, la Model 3, qui sont prometteurs". Et cette bonne performance boursière "donne une perspective plus positive à Tesla dans les mois et les années à venir", explique-t-il encore. 

"On n'est pas à l'abri de mauvaises nouvelles"

Mais, nuance le rédacteur en chef adjoint d'Auto-Plus, "on est pas à l'abri de mauvaises nouvelles", avec par exemple "des résultats de ventes qui ne suivent pas". Par ailleurs, rappelle-t-il, par le passé, "les frasques d'Elon Musk ont suffit à faire plonger l'action" de Tesla. 

Quoi qu'il en soit, Tesla "est une boîte qui vend du rêve", note François Tarrain, et la voiture électrique chez Tesla est "devenue un produit abouti". "On sent qu'ils ont plus les pieds sur terre sur l'électrique, qui représente un tiers des ventes en Europe, et qu'Elon Musk s'est remis complètement dans la perspective de développer sa société", ajoute-t-il. 

"La voiture électrique n'en est qu'à ses débuts"

La voiture électrique, justement, est "en train de se faire une place en France", analyse François Tarrain, mais les défis restent nombreux. Tout d'abord, cette installation de la voiture électrique s'est effectuée "avec des subventions et à marche forcée, parce que c'est le moyen le plus simple mis à disposition des constructeurs pour atteindre les objectifs d'émission de CO2 observés par l’Europe", rappelle l'invité d'Europe 1. Et si la gamme est composée de produits "relativement aboutis", les autonomies sont selon lui "perfectibles", tandis qu'il va falloir "que le réseau de charge suive, que les bornes soient disponibles, que les autonomies augmentent, etc". 

"La voiture électrique n'en est qu'à ses débuts", conclut François Tarrain. "Ses évolutions sont spectaculaires, mais elle part de très bas."