Suppression de l’allocation spécifique de solidarité : mais de quoi s’agit-il ?

Le gain pour les finances publiques devrait être ressenti à long terme.
Le gain pour les finances publiques devrait être ressenti à long terme. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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Baptiste Morin
C'est une mesure annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal, pour lutter contre les "trappes d'inactivité" : la suppression de l'ASS (allocation spécifique de solidarité). Elle concerne environ 25.000 bénéficiaires, qui basculeront donc désormais au RSA. Europe 1 fait le point.

C’est une mesure dans la chasse aux "trappes d’inactivité". C’est par ces mots que Gabriel Attal a justifié que les chômeurs en fin de droits ne toucheront plus l’ASS, l’allocation spécifique de solidarité. Celle-ci sera supprimée et ses bénéficiaires basculeront donc au RSA. La mesure vise clairement les seniors qui sont à la recherche d’un emploi.

Ils sont environ 25.000 à bénéficier de l’allocation spécifique de solidarité (ASS). En grande partie, il s’agit de demandeurs d’emploi de longue durée (au moins 3 ans) de 50 ans ou plus. Avec la baisse du chômage ces dernières années, leur nombre a chuté également. Mais la dynamique était sur le point de s’inverser.

 

"Comme les réformes de l’assurance-chômage ont réduit la durée des droits, explique Bruno Coquet, économiste spécialiste du marché du travail, on est à l’aube d’une augmentation du nombre de bénéficiaires de l’ASS."

Vers une baisse des dépenses de retraites

A court terme, la suppression ne générera pas d’économies pour l’Etat. Le passage au RSA coûtera sensiblement autant que le versement de l’allocation, soit environ 1,5 milliard d’euros par an. Mais le gain pour les finances publiques devrait être ressenti à long terme.

 

"La différence fondamentale [entre les deux aides], c’est que l’ASS donne droit à des trimestres de retraite, ce qui n’est pas le cas du RSA, pose Bruno Coquet. Du coup, ça va produire des économies pour le système de retraite car les gens accumuleront moins de trimestres et auront donc des retraites plus faibles."

Au cours de son discours de politique générale, le Premier ministre a également rappelé que l’emploi des seniors faisait encore l’objet d’une négociation entre partenaires sociaux jusqu’en mars.