L'avenir de Carelide, le seul fabricant français de poches de perfusions, doit être décidé ce lundi. 1:24
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Baptiste Morin , modifié à
Ce lundi se joue l'avenir de Carelide, le seul fabricant français de poches de perfusions. Après avoir placé l'entreprise en redressement judiciaire, face à son trou de trésorerie de 10 millions d'euros d'ici janvier prochain, le tribunal de commerce de Lille se prononcera sur la reprise de la société. Plus de 20 repreneurs potentiels se sont fait connaître.

Le tribunal de commerce de Lille doit se prononcer ce lundi sur la reprise de Carelide, le seul fabricant français de poches de perfusions. Début novembre, il l’avait placé en redressement judiciaire jugeant une impasse de trésorerie à 10 millions d’euros d’ici janvier prochain. Plus de 20 repreneurs se sont fait connaître. Mais le cas de Carelide illustre un problème plus profond.

Si Carelide a été placé en redressement judiciaire, c’est à cause de l’augmentation du prix du plastique, principal matériau utilisé dans la fabrication de poches de perfusion. Mais c’est aussi et surtout parce qu’elle a dû affronter la concurrence de l’Américain Baxster et des Allemands BBraun et Fresenius Kabi. La situation a de quoi surprendre lorsqu’on se rappelle les discours politiques post crise sanitaire sur la nécessité de retrouver une souveraineté sur la production de médicaments.

Un problème de droit ?

Le problème, c’est que la loi interdit aux hôpitaux français de préférer les poches Carelide aux autres. "On ne peut pas, c’est interdit, dans les achats de fournitures tels que des produits manufacturés pour les hôpitaux faire de la préférence nationale, explique Jean-François Husson, chargé de mission à la Fédération hospitalière de France. C’est contraire au droit communautaire. Le critère achat national ou achat européen n’est pas valide."

De son côté, le ministère de l’Industrie assure suivre la procédure de très près. Il rappelle avoir déjà aidé Carelide à hauteur de 11,3 millions d’euros depuis 2021, 6,8 millions d’euros de subventions et 4,5 millions d’euros de prêt. "Compte tenu de l’investissement et du soutien public dans cette entreprise, il y a bien entendu une volonté très forte de voir un projet de reprise pour cette usine et qu’elle continue son activité", confie-t-on dans l’entourage de Roland Lescure.