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Margaux Fodéré / Crédit photo : Adrien Fillon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Alors que la France était en tête du classement du Forum économique mondial sur la qualité des infrastructures routières en 2012, elle a été reléguée à la 18e place 7 ans plus tard. C’est la conséquence, en partie, de la baisse des dépenses d’investissement dans le réseau.

Un nid de poule par-ci, un marquage au sol à peine visible par là. Les routes de France sont en mauvais état et ça ne s’améliore pas. Cette conclusion provient de plusieurs rapports publiés au cours des dernières années. La Cour des Comptes dénonce même un "défaut de stratégie nationale", alors que 90% du transport de marchandise en France passe par les routes.

1,1 million de kilomètres de route

Avec plus d’un million de kilomètres, le réseau routier français est l’un des plus grands d’Europe. Il comporte une majorité de petites routes gérées par les communes et les intercommunalités. En revanche, ce réseau est loin d’être le mieux entretenu.

Alors que la France était en tête du classement mondial de la qualité des infrastructures routières en 2012, sept ans plus tard, elle a été reléguée à la 18ᵉ place. En cause : une baisse des investissements dans le réseau.

Et la situation budgétaire actuelle n’arrange rien, explique André Laignel, président du Comité des Finances locales et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France. "La moyenne pour refaire une route, c'est 10 à 12 ans. Quand on est budgétairement contraint, c’est plus facile de décaler d’un an la réfection d’une voirie que de supprimer des investissements d’urgence. Donc c’est vrai que le réseau routier est devenu une variable d’ajustement pour les collectivités locales, mais aussi pour l’État", détaille-t-il.

Un kilomètre de nationale coûte en moyenne 120.000 euros

En 2022, seulement 9 milliards d’euros ont été investis dans les voiries par les administrations publiques, selon l’Observatoire national de la route, soit 20% de moins qu’en 2013. Pourtant, plus on attend pour rénover, plus ça coûte cher.

"Les chiffres qu’on donne de manière un peu simplifiée, c'est que si vous ne mettez pas un euro aujourd’hui, ça vous coûtera 10 euros dans cinq ans par exemple. Donc proportionnellement parlant, ce n'est pas du tout intéressant d’attendre que ça se dégrade encore", rappelle Florence Fournier, chargée de communication pour le syndicat professionnel Routes de France. Aujourd’hui, entretenir un kilomètre de nationale coûte en moyenne 120.000 euros.