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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Lionel BONAVENTURE / AFP
La décote de la retraite complémentaire pour les salariés du privé va-t-elle bientôt appartenir au passé ? Actuellement, les salariés doivent travailler un an de plus que nécessaire pour partir à la retraite avec une complémentaire à taux plein. Alors que l'âge de la retraite recule progressivement vers 64 ans, la suppression de la décote devient incontournable.

C'est une bonne nouvelle pour les personnes qui s'approchent de la retraite. La décote de la retraite complémentaire pourrait bientôt prendre fin. Depuis 2019, les salariés du privé doivent travailler un an de plus pour percevoir une pension complémentaire complète dès leur départ à la retraite. Dans le cas contraire, ils subissent une décote de 10% pendant trois ans. Un malus mis en place par les syndicats et le patronat qui gèrent ensemble le régime Agirc-Arrco, pour renflouer la caisse des retraites complémentaires du privé

Des incertitudes financières levées

Mais, avec le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, entré en vigueur depuis le premier septembre, les partenaires sociaux qui se réunissent à partir de ce mardi réfléchissent sérieusement à supprimer le malus. Il faut dire que si le malus perdure, la potion va être amère pour les salariés du privé qui sont à l’aube de la retraite. En effet, ces derniers devraient travailler jusqu’à 65 ans, et non plus 63 ans, pour éviter la décote de leur pension complémentaire. Une règle qui s'appliquera même s’ils disposent du nombre de trimestres suffisants pour partir à taux plein.

Par ailleurs, les incertitudes financières qui avaient poussé les gestionnaires du régime à créer ce malus ont disparu. Désormais, l’Agirc-Arrco dispose de 66 milliards d’euros de réserves disponibles, l’équivalent de neuf mois de pensions à verser aux 13 millions de salariés du privé.

Le MEDEF ne se prononce pas encore

"La règle, c’est que nous devons avoir six mois de réserve pendant 15 ans. Actuellement, on est bien au-delà", explique au micro d'Europe 1, Pascale Coton, négociatrice du syndicat CFTC à l’Agric-Arrco. Et ajoute : "Dans ces conditions, il n’est pas question que les salariés soient pénalisés par un malus de 10% sur leur retraite complémentaire. Et pour les retraités actuels, nous demandons également qu’on ne leur fasse plus subir la décote, afin qu’ils aient leur retraite pleine et entière".

De son côté, le MEDEF n’a pas encore pris officiellement position sur le sujet, mais le principal syndicat des patrons ne ferme pas la porte à une suppression du malus, au moins pour les nouveaux pensionnés. "On entame les discussions dans un état d’esprit d’ouverture total", souffle un cadre de l’organisation à Europe 1. Si les deux parties se mettent rapidement d’accord, le malus sur les retraites complémentaires pourrait disparaître avant la fin de l’année.