"Sur la définition du mot triche, sur la définition du mot fraude, il y a un débat", a reconnu Charlotte Le Pitre à propos des soupçons sur les émissions des véhicules diesel Renault. La coordinatrice du réseau Santé environnement pour France nature environnement est revenue sur le travail de la "commission Royal", mardi dans Europe Midi. Cette commission technique indépendante, créée après le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, a pour mission de mener des "tests aléatoires" sur une centaine de véhicules.
Les véhicules rappelés déjà en circulation. "On attend de Renault de régler les problèmes sur les prochains véhicules", à-t-elle lâché. Avant d'ajouter : "il faudrait que tous les véhicules qui ont un écart d’émission soient rappelés, afin qu’on règle ce problème d’émission, qu’on améliore la qualité de l’air et qu’on ait des véhicules qui émettent ce qui est annoncé". Selon elle, les 15.800 véhicules diesel Captur que va rappeler Renault en raison d'une "erreur détectée et corrigée" sont des véhicules déjà en circulation.
Qu'est-ce que tricher ? Le groupe est sous le feu des critiques depuis l'annonce jeudi par Ségolène Royal d'un "dépassement de normes" pour les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'oxydes d'azote (Nox), alors qu'étaient révélées le même jour des perquisitions effectuées début janvier par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les Echos a également révélé mardi que deux modèles diesel de Renault sont suspectés de dépasser les normes d'émission fixées par la loi.
"Il faut bien faire la distinction", a souligné Charlotte Le Pitre. "Renault n'a pas le même logiciel de triche que Volkswagen. Mais il faut avoir une définition de ce qu'est une triche : pour nous, s’il y a des émissions qui ne correspondent pas à ce qui est annoncé, il y a un problème." Selon la spécialiste, la commission a déjà des tests sur 22 véhicules, parmi les 100 annoncés.