Le réseau TER doit être découpé par lot avant de vendre son exploitation. 1:32
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Aurélien Fleurot, édité par Manon Bernard , modifié à
En 2018, les cheminots de la SNCF se battaient, durant deux mois, lors d’une grève historique contre la privatisation, et donc la mise en concurrence du réseau ferroviaire. La réforme est désormais passée. Et trois ans plus tard, la SNCF garde, pour l'instant, son monopole sur les rails français. 

La thématique est au cœur des élections régionales : les transports. Ils représentent souvent le budget le plus important d’une région. Depuis la réforme ferroviaire de 2018, suivie de la grève historique pendant plus de deux mois des cheminots, les trains TER sont potentiellement ouverts à la concurrence. Mais pour l’heure, les changements semblent se faire attendre. La SNCF va-t-elle voir son monopole diminuer sur les trains régionaux ? Cela paraît inévitable sur le long terme même si, pour l’instant, le grand big bang de la concurrence est encore loin !

"Des dossiers de milliers de pages à constituer"

Le gouvernement avait d'abord tenté avec les lignes Nantes / Lyon et Nantes / Bordeaux. Le seul candidat en lice pour les exploiter n’était autre que… la SNCF ! Même chose pour le premier appel d'offres en région Sud, l'étoile de Nice. "Ça prend du temps parce qu’il y a des dossiers de milliers de pages à constituer", explique Arnaud Aymé, spécialiste transports au cabinet Sia Partners. Selon lui, ces documents sont "remis aux différents candidats pour expliquer les données de trafic, le chiffre d’affaires passé, les contraintes d’exploitations etc."

Le découpage du réseau TER

Autre frein au déploiement de la concurrence dans le réseau ferroviaire : l’aspect "tactique". La vente d’exploitation d’un réseau se fait par lots, détaille Arnaud Aymé. Il convient donc d’imaginer le découpage de ces lots dans les régions avant de pouvoir faire des appels d’offres sur le réseau TER.

Pour l’instant, la SCNF reste donc à l’œuvre. Et le trafic risque d’être quelque peu perturbé cet été : la CGT Cheminots vient de déposer un préavis de grève pour le 1er juillet. Elle réclame une hausse des salaires, des embauches et de "réelles négociations pour un statut social de haut niveau".