Réforme de l'ISF : le plan des députés LREM pour taxer les "signes extérieurs de richesse"

La fin de l'ISF implique que les yachts et les voitures de luxe ne seront plus soumis à l'impôt.
La fin de l'ISF implique que les yachts et les voitures de luxe ne seront plus soumis à l'impôt. © VALERY HACHE / AFP
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Anne-Laure Jumet, édité par C.L. , modifié à
Les députés de la majorité présentent des amendements pour rééquilibrer la balance après la suppression de l'ISF. Ils envisagent des taxes sur les yachts et les voitures de luxe.
INFO EUROPE 1

La volonté du gouvernement de transformer l'ISF en un impôt sur le seul patrimoine immobilier (l'IFI) lui a valu des volées de bois vert de la part d'une partie de l'opposition qui l'accuse de favoriser les riches. La réforme fait même grincer des dents au sein de l'aile gauche de la majorité. Pour éteindre la polémique naissante, les députés de La République en marche (LREM) sont en train de finaliser leurs amendements au projet de loi de finances 2018 pour rééquilibrer la balance. Europe 1 vous dévoile en exclusivité le plan de la majorité pour taxer les "signes extérieurs de richesse".

Taxer les yachts pour financer une cause utile. En ce qui concerne les yachts, le groupe LREM réfléchit à la création d’un droit de port annuel, permettant aux propriétaires de bateaux de luxe de mouiller dans l’ensemble des ports français. Dans les faits, ce droit de port annuel serait une surtaxation puisqu'il s'ajouterait au droit propre à chaque port. Le montant de cette taxe serait modulé en fonction de la taille ou du tonnage du bateau. L’avantage de cette mesure est de pouvoir cibler aussi les yachts immatriculés à Malte ou au Panama, soit une grande majorité d’entre eux. Le produit de cette taxe serait affecté à une cause utile, par exemple le sauvetage en mer.

Matignon à la manœuvre. Même principe pour les voitures de luxe. Ici, l’idée serait de créer une surtaxe à l’immatriculation, au moment de la délivrance de la carte grise. Le produit de la taxe serait affecté à la sécurité routière. Cette piste, comme toutes les autres, est étudiée conjointement avec Matignon, précise-t-on dans l’entourage du rapporteur général du budget Joël Giraud (PRG, allié de LREM).

Ce même Joël Giraud s'était montré insatisfait de la première mouture du texte. "Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d'or ne sont plus pris en compte dans le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce n'est pas possible !", avait-il regretté fin septembre dans Le Parisien. "Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés. Un yacht, c'est m'as-tu-vu, ce n'est pas productif pour l'économie…"