Réforme de la fonction publique : Olivier Dussopt précise la prime de précarité sur les contrats courts

Olivier Dussopt a assuré lundi que la prime de précarité pour les contractuels prévue dans le projet de loi de réforme coûtera environ 400 millions d'euros par an.
Olivier Dussopt a assuré lundi que la prime de précarité pour les contractuels prévue dans le projet de loi de réforme coûtera environ 400 millions d'euros par an. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP
Le secrétaire d'État chargé de la réforme de la fonction publique, Olivier Dussopt, a précisé lundi les contours de la prime de précarité prévue dans le projet de loi présenté à l'Assemblée nationale pour les agents contractuels.

La prime de précarité sur certains CDD que le gouvernement veut instaurer dans la fonction publique coûtera environ 400 millions d'euros par an et pourrait s'appliquer jusqu'à un salaire équivalent à deux Smic, indique le secrétaire d'État Olivier Dussopt dans une interview aux Échos lundi.

Le débat sur le projet de loi réformant la fonction publique commence ce lundi à l'Assemblée nationale. Un amendement gouvernemental propose une prime de précarité "pour les contrats courts de moins d'un an", rappelle le secrétaire d'État à la Fonction publique. Cette prime "bénéficiera aux agents contractuels qui touchent jusqu'à un niveau de rémunération qui sera fixé ultérieurement mais pourrait être de deux Smic", précise-t-il. Elle devrait entrer en vigueur "en 2021".

 

Un coût de 400 à 600 millions d'euros

"À comportement identique, le coût de cette réforme représenterait autour de 400 millions d'euros par an", mais Olivier Dussopt se dit "persuadé qu'il sera en réalité inférieur car le renchérissement des contrats courts, couplé aux autres mesures de lutte contre la précarité que contient le projet de loi, est de nature à induire des changements de comportement des employeurs publics".

Emilie Chalas, rapporteure LREM du projet de loi, a évoqué sur France Inter un montant de "600 millions d'euros qui vont être redistribués aux agents en situation de précarité", aux "contrats horaires ou en répétition mois par mois", "généralement des femmes sous ou peu qualifiées, en charge de famille", qui sont "agents périscolaires, font le ménage, tiennent la caisse de la piscine ou du théâtre" local. La prime devrait équivaloir à "10% du montant brut perçu lors du contrat concerné, le même dispositif que dans la privé", a-t-elle précisé.

Des non-remplacements plutôt que des suppressions de postes

Interrogé sur l'objectif de 120.000 suppressions de postes d'ici la fin du quinquennat, dont Emmanuel Macron a évoqué le possible abandon, Olivier Dussopt insiste sur les collectivités locales, pour lesquelles l'exercice "de maîtrise de la dépense pourrait s'être traduit assez mécaniquement par le non-renouvellement de 12.000 à 15.000 départs à la retraite" en 2018.

"À l'échelle de cinq ans, cela pourrait représenter de 60.000 à 70.000 suppressions de postes par non-renouvellement des départs à la retraite. On ne sera donc pas loin de l'objectif initial de 70.000 suppressions de postes pour les collectivités territoriales si celles-ci poursuivent cette maîtrise de leurs dépenses", selon lui.