La centrale à charbon de Cordemais en Loire-Atlantique va reprendre du service (Illustration). 1:23
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Thibaud Hue
Pour assurer l’approvisionnement électrique cet hiver, le gouvernement a décidé d'assouplir l’utilisation des centrales à charbon pour les mois de janvier et de février. Une décision qui divise habitants et écologistes, notamment autour de la centrale de Cordemais en Loire-Atlantique, l'une des dernières encore en service.
REPORTAGE

Attention à la panne de courant ! L'approvisionnement électrique du pays est particulièrement sous tension à cause d'une faible disponibilité du parc nucléaire qui fournit environ 70% de l'électricité en France. Le gouvernement a donc annoncé que les limites d'utilisation de ses dernières centrales à charbon seront temporairement assouplies cet hiver, selon un décret paru dimanche au Journal officiel. Le plafond d’émission de gaz à effet de serre était auparavant fixé à environ "700 heures de fonctionnement annuel pour une centrale thermique utilisant du charbon". Selon le texte paru dimanche, ce plafond est relevé à un kilotonne jusqu'à fin février pour couvrir la pointe de consommation hivernale.

"Il y a très peu de fumée. On est habitué !"

Des centrales comme celle de Cordemais en Loire-Atlantique et de Saint-Avold en Moselle vont donc reprendre du service, et pour certains, c’est une bonne nouvelle. Revoir les réacteurs de la centrale tourner à plein régime, c'est avant tout un signe de bonne santé pour l'économie de la ville. "Elle apporte des financements. Elle nous a permis de nous développer, d’avoir des équipements de qualité", explique Daniel Guillé, le maire de Cordemais.

Si la centrale va tourner plus que d'habitude, les habitants ne sont pas effrayés. Roger n’y voit pas d’inconvénient : "Il y a très peu de fumée. Il y a de temps en temps un peu de bruit quand ils lâchent de la vapeur, mais ce n’est vraiment pas très souvent. On est habitués !", avance le résident de cette ville de 3.600 habitants.

Un impact néfaste sur l’environnement

Cependant, ces nouvelles volutes de fumée ne réjouissent pas les associations, comme France Nature Environnement qui regrette cette décision. Arnaud Schwartz, le président, constate une nouvelle faille écologique : "Le charbon est nuisible pour la qualité de l’air, qui n’est pas bon pour le climat. Cela montre aussi que le nucléaire n’est pas fiable. Il faut vraiment se remettre à niveau sur les énergies renouvelables. On est en retard en France, on est parmi les mauvais élèves de l’Europe."

La centrale de Cordemais pourra d’ailleurs continuer de fonctionner jusqu'en 2024, en raison du risque de tensions sur le réseau, le temps que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) entre en service.