Rachat de SFR : Altice condamné à 15 millions d'euros d'amende

Selon l'autorité de la concurrence, le groupe Altice n'a pas respecté certains des engagements pris à l'occasion du rachat de SFR.
Selon l'autorité de la concurrence, le groupe Altice n'a pas respecté certains des engagements pris à l'occasion du rachat de SFR. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'Autorité de la concurrence a annoncé mardi avoir condamné le groupe Altice à une amende de 15 millions d'euros pour ne pas avoir respecté certains des engagements pris à l'occasion du rachat de SFR.

L'Autorité de la concurrence a annoncé mardi avoir condamné le groupe Altice à une amende de 15 millions d'euros pour ne pas avoir respecté certains des engagements liés à la cession de la filiale Outremer Telecom et pris à l'occasion du rachat de SFR.

Une situation de quasi-monopole. L'Autorité rappelle dans un communiqué avoir autorisé en 2014 la maison-mère de Numericable à prendre le contrôle exclusif de SFR, en obligeant toutefois la société à céder les activités de téléphonie mobile de sa filiale Outremer Telecom à La Réunion et Mayotte, afin d'éviter une situation de quasi-monopole. Dans l'attente de la cession, Altice/Numericable s'étaient engagés "à préserver la viabilité économique, la valeur marchande et la compétitivité de ces activités" et "à ne pas s'immiscer dans la gestion de l'activité à céder", ajoute l'Autorité.

Augmentation des tarifs. Mais "en augmentant le prix des forfaits de téléphonie mobile d'Outremer Telecom à La Réunion et à Mayotte, le groupe Altice/Numericable n'a pas respecté ses obligations", estime l'organisme. Les forfaits de téléphonie mobile ont connu des hausses allant de 17% à 60% pendant la période d'application des engagements. Et les clients ayant la possibilité de résilier leur abonnement sans frais, les taux de résiliation ont triplé en janvier 2015 par rapport à la moyenne de 2014.

Des pratiques "graves". "Ces hausses tarifaires, qui ont eu un impact négatif sur l'image d'Outremer Télécom, constituaient un revirement de la stratégie commerciale de l'activité cédée, qui avait jusque-là toujours été orientée vers la conquête de nouveaux clients en pratiquant des prix agressifs", remarque l'Autorité. L'organisme, qui regrette par ailleurs de ne pas avoir été informé de ces changements de tarifs, estime que "les pratiques mises en oeuvre par le groupe Altice/Numericable sont graves".

L'opérateur SFR, propriété du groupe Altice, a fait savoir de son côté qu'il "contestait l'analyse de l'Autorité de la concurrence" et "se réservait le droit d'exercer un recours" contre l'amende.