PSA vise 1.300 ruptures conventionnelles collectives et 1.300 CDI en 2018

PSA a réduit fortement ses effectifs ces dernières années afin de redresser ses finances après la grave crise qu'il a traversée en 2012. Image d'illustration.
PSA a réduit fortement ses effectifs ces dernières années afin de redresser ses finances après la grave crise qu'il a traversée en 2012. Image d'illustration. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec Reuters , modifié à
"Le solde est donc équilibré entre les recrutements et les mobilités externes volontaires", a expliqué mardi le constructeur français. 

Le constructeur automobile PSA souhaite recourir à 1.300 ruptures conventionnelles collectives et 900 dispenses d'activité pour des seniors, en 2018, tout en embauchant 1.300 CDI et 2.000 jeunes en alternance, a appris l'AFP mardi auprès de sources syndicales.

Dans le détail, le groupe projette, selon les syndicats, 1.250 mobilités externes (congés de reclassement, création d'entreprise), 50 passeports de transition professionnelle et 900 congés seniors. Ce dispositif permet à des salariés de cesser le travail quelques années avant leur retraite, tout en conservant leur contrat de travail et une partie de leur salaire. En contrepartie, l'entreprise promet "plus de 1.300 recrutements" en CDI dans sa division automobile (62.000 salariés fin 2016) et "au moins 2.000 emplois jeunes", a précisé la direction de PSA dans un communiqué, vantant un solde "équilibré".

"L'équilibre entre sortants et rentrants est atteint". Le groupe, qui rassemble Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall, prévoit par ailleurs 6.000 mobilités internes et 1.000 parcours de reconversion. À titre de comparaison, 1.170 congés seniors et 1.500 mobilités externes sécurisées ont été réalisés en 2017, ainsi que 1.200 recrutements CDI et 2.500 emplois jeunes, selon les chiffres communiqués aux syndicats mardi. "L'équilibre entre sortants et rentrants est atteint", a réagi la CFE-CGC, réclamant cependant le "respect" du volontariat et une adaptation de la charge de travail pour les "salariés qui restent". "Ce n'est pas un plan social mais la mise en oeuvre de démarches volontaires", dans le but d'adapter les effectifs à l'évolution du secteur, a relevé la CFTC.

La CFDT regrette que seulement 400 CDI soient envisagés. La CFDT a noté "avec satisfaction" les recrutements prévus mais "regretté" que la direction "n'envisage que 400 CDI" en production (contre 200 en recherche et 700 dans le commercial), où quelque 8.000 intérimaires sont employés. FO a jugé "intolérable" que les ruptures collectives ne servent qu'à "faire partir des salariés", quand "les ateliers se vident" et qu'il y a "des équipes complètes avec des intérimaires". Le syndicat réclame l'embauche de "17% de cette population".

Quant à la CGT, elle a qualifié le projet d'"inacceptable" alors que "PSA est riche à milliards". Elle s'est en outre inquiétée d'une augmentation de la prime de départ pour les salariés de région parisienne, redoutant une "fermeture à terme" du site de Saint-Ouen.

Un accord ouvert à signature jusqu'au 17 janvier. Le projet final sera examiné en comité central d'entreprise le 19 janvier pour une mise en oeuvre courant février. Il est conditionné, pour la partie relative aux ruptures collectives, à la conclusion d'un accord majoritaire qui est ouvert à signature jusqu'au 17 janvier, d'après des sources syndicales. La politique des emplois en 2018 reprend des mesures issues du dispositif annuel de gestion des effectifs créé chez PSA par un accord datant de 2013, prolongé par un second texte signé en 2016 par cinq syndicats sur six. Selon l'Observatoire des métiers mis en place chez le constructeur, 13% de ses métiers sont classés "sensibles" (amenés à disparaître), 60% à l'équilibre et 27% en tension (besoins en recrutement).