Orange lance sa banque en ligne : "un cocktail entre innovation et tarifs très compétitifs"

Maxime Chipoy 1280
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R.Da. , modifié à
Pour Maxime Chipoy, de meilleurbanque.com, l'offre bancaire en ligne lancée jeudi par l'opérateur mobile a de quoi bousculer un marché déjà bien fourni.
INTERVIEW

Le géant des télécoms, Orange, lance jeudi son application gratuite de banque en ligne : Orange bank. L'opérateur vise les deux millions de clients d'ici dix ans, sur un marché pourtant déjà saturé par les offres. "La différence d'Orange, c'est qu'elle est la première banque vraiment indépendante des groupes bancaires habituels. On a eu ces dernières années des nouvelles banques en ligne qui sont sorties mais qui étaient soit des filières des banques actuelles soit de toutes petites banques qui se sont vite fait racheter. Là, on a vraiment un nouvel acteur qui arrive et qui devrait être là pour longtemps", souligne Maxime Chipoy, responsable du comparateur meilleurbanque.com chez meilleurtaux.com, et invité jeudi au micro d'Europe 1 bonjour.

Quasi-gratuité. Pour ce spécialiste, qui a pu consulter l'offre d'Orange avant son lancement officiel, l'opérateur va proposer à ses clients "un très beau cocktail entre innovation et tarifs très compétitifs". Néanmoins, "la gratuité n'est pas absolue", nuance-t-il. "Si vous jouez le jeu, c'est-à-dire si vous faites les opérations vous-mêmes via votre mobile ou Internet, vous ne paierez rien du tout", explique-t-il, en précisant que certaine opérations "un peu exceptionnelles" peuvent être tarifées.

Une révolution relative. "On a une banque complète qui propose des chéquiers et du découvert", un service encore quasi inexistant en ligne, rappelle Maxime Chipoy. "Il y aura des agences physiques puisque les boutiques Orange sont aussi prévues pour aider les clients de la partie bancaire s'ils en ont besoin, mais le but du jeu, c'est d'aller le moins possible en agence, c'est pour ça qu'Orange fait aujourd'hui une très belle compilation de ce qu'il y a de plus innovant dans le secteur bancaire". Le spécialiste nuance toutefois : "Si on veut parler de révolution, il y a quelques nouveautés que les concurrents ne font pas… mais qui sont plutôt rares."

Un phénomène encore limité. L'arrivée d'Orange sur le marché pourrait entraîner derrière elle d'autres poids lourds de la téléphonie. "On a SFR qui compte bien lancer sa banque, mais on ne sait pas encore à quel terme, et Free, à ne pas en douter, lancera probablement la sienne bientôt", estime Maxime Chipoy. Mais ce phénomène ne devrait pas inquiéter outre-mesure les banques physiques. "À titre personnel, je ne pense pas que demain, les banques traditionnelles vont toutes mourir. Aujourd'hui, la banque en ligne, en tant que banque principale, c'est 5% du marché, en banque secondaire, c'est 10%. Je vois mal les banques qui font 90% du marché disparaître totalement. Ce qui est sûr, c'est que les banques en ligne ont encore une belle marge de progression devant elle, et qu'elles feront peut-être 20 ou 30% de parts de marché dans cinq ou dix ans", conclut-il.

Orange, futur champion du secteur bancaire ?

Pour pénétrer le secteur bancaire, les géants des télécom ont déjà de très solides atouts à faire valoir, à commencer par leur force de frappe. Orange peut ainsi compter sur 31 millions d’abonnés partout en France. Une mine d’or pour l’opérateur.

Les entreprises de télécom peuvent également s’appuyer sur leur réseau d’agences physiques, ce qui n’est pas le cas des autres banques en ligne comme Boursorama ou Fortuneo.