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Romain David , modifié à
Même fermée au public, la cathédrale continue d'attirer de nombreux touristes dans la capitale. De quoi contribuer largement aux très bons résultats de la fréquentation touristique cet été en Île-de-France.

Le tourisme en France se porte bien. Malgré les manifestations de "gilets jaunes" qui ont pu refroidir certains visiteurs étrangers, Paris et l'ensemble de l’Île-de-France s'attendent à de très bons chiffres pour 2019. "Les résultats de la saison d’été sont bons. Les enquêtes réalisées auprès des professionnels montrent que plus de 70% d’entre eux considèrent que c’est en hausse, ou au-dessus par rapport aux chiffres de 2018", relève auprès d’Europe 1 Patrick Viceriat, le président de l'Association française des experts en tourisme.

La tendance est donc à la hausse pour la période estivale (les chiffres exactes des réservations en juillet et août n’ont pas encore été publiés). La dynamique s’inscrit dans le prolongement des six premiers mois de l’année, qui affichent en moyenne de très bons résultats, malgré un premier trimestre en berne (- 4%) avec un effet "gilets jaunes" qui a pu donner des sueurs froides aux professionnels du secteur.

À Notre-Dame, "la catastrophe attire du monde"

Le mois de juin a été particulièrement porteur dans la région parisienne, avec notamment le salon du Bourget et la Coupe du monde féminine de football. Surtout, la fermeture de Notre-Dame de Paris - monument le plus visité d’Europe - après son incendie le 15 avril, n’a semble-t-il pas découragé les curieux du monde entier. "La fréquentation des touristes à Notre-Dame ne faiblit pas, puisqu’ils continuent à venir, à faire le tour des façades", observe Patrick Viceriat. "La catastrophe attire du monde. Les touristes vont aux alentours de Notre-Dame pour voir l’état de la cathédrale", abonde Christophe Decloux, le directeur général du Comité régional du tourisme d'Île-de-France. Pour rappel, en 2018 la cathédrale a accueilli chaque jour entre 30.000 et 50.000 visiteurs.

"Monseigneur Chauvet (le recteur de la cathédrale, ndlr) envisage de créer un lieu de recueillement sur l’esplanade. Dès que la question du plomb sera résolue, il faudra se pencher sur l’accueil des touristes", explique Patrick Viceriat.

Un risque de surtourisme ? 

Car il faut dire que certains quartiers de la capitale se sont retrouvés cet été en situation de surtourisme, c’est-à-dire engorgé par une fréquentation très intense. Ainsi les abords de la Tour Eiffel, désormais prisonnière d’un mur de verre installé dans le sillage de la vague d’attentats qui a frappé la France entre 2015 et 2016. "On ne va pas se comparer à Venise. Venise est une île, l’Île-de-France est une région immense, il y a plein de choses à visiter. Cet effet de concentration de gens à un même endroit n’existe pas !", balaye pourtant Christophe Decloux. Mais ce spécialiste reconnait toutefois que la gestion des flux peut encore être améliorée par endroit, et d’autant que 2019 est bien partie pour battre le record de 2018 en termes de fréquentation touristique.

"Le record pour nous n’est pas de dépasser les 51 millions de visiteurs, mais d’augmenter le revenu généré par le tourisme", nuance le patron du Comité régional du tourisme d'Île-de-France. En l’occurrence 22 milliards d’euros pour l’année 2018, une somme relativement basse au regard du nombre de visiteurs. Car si la France accueille de nombreux touristes, ceux-ci dépensent sur place beaucoup moins d’argent (en moyenne 460 euros par tête, selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme pour 2016) que ne le font ceux qui se rendent, par exemple, en Espagne (720 euros en moyenne) ou aux Etats-Unis (2.450 euros).