Les producteurs de vin français soulagés par la suspension des taxes américaines

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Carole Ferry, édité par Antoine Terrel

Washington et Bruxelles ont suspendu pour quatre mois les droits de douane qu'elles s'infligeaient dans un différend opposant Boeing à Airbus. Parmi les principaux bénéficiaires de cette décision : les producteurs de vin français, qui étaient lourdement pénalisés pour leurs exportations outre-Atlantique. 

La nouvelle a provoqué une vague de soulagement pour les producteurs de vin français exportant outre-Atlantique. Vendredi, l'Union européenne et les États-Unis ont accepté d'un commun accord de suspendre pour quatre mois les taxes douanières qui pesaient notamment sur les vins européens. Une décision qui met sur pause un conflit vieux de 16 ans opposant l'avionneur européen Airbus à son rival américain Boeing, et par extension Bruxelles et Washington. 

Tout a commencé il y a un an et demi, quand les États-Unis avaient été autorisés à taxer des produits européens dans le cadre de ce vieux conflit commercial au sujet d'aides d'État versées à Airbus, jugées illégales. Donald Trump avait alors décidé de taxer les avions européens, mais aussi les vins français à hauteur de 25%. Il y a quelques mois, l'Union européenne avait à son tour été autorisée à taxer des produits américains pour des aides versées à Boeing.

"Nous avions pris une balle perdue"

La nouvelle administration de Joe Biden vient donc d'accepter une trêve. Un soulagement pour Bernard Farges, président du Conseil interprofessionnel des Vins de Bordeaux. "C'est une excellente nouvelle pour les Bordelais et l'ensemble des vins français", réagit-il au micro d'Europe 1. "Cette taxe américaine depuis 18 mois était vraiment un handicap très lourd, plusieurs centaines de millions d'euros de perte de chiffre d'affaires", ajoute-t-il, décrivant une filière viticole "qui subissait un conflit qui n'était absolument pas le sien". 

"Nous avions pris une balle perdue. Le sujet s'arrête et c'est une excellente chose", dit encore Bernard Farges. Le sujet n'est pourtant pas totalement clos. Les deux parties doivent désormais parvenir à enterrer la hache de guerre d'ici quatre mois.