Les boulangers craignent une nouvelle crise des prix du beurre

Les boulangers redoutent le fait que le prix du beurre ne rogne leurs marges. Photo d'illustration.
Les boulangers redoutent le fait que le prix du beurre ne rogne leurs marges. Photo d'illustration. © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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avec AFP , modifié à
Avec des cours de la tonne de beurre qui s'envolent, les boulangers craignent que leur secteur soit encore plus touché qu'à l'automne dernier.

Des cours qui grimpent et la crise qui guette. Les boulangers s'inquiètent de la hausse récente du prix du beurre et de ses conséquences pour les entreprises du secteur, après la crise intervenue l'année dernière. "Les cours du beurre s'envolent et les prévisions ne sont pas bonnes, elles sont même pires qu'en 2017", a indiqué mercredi Mathieu Labbé, délégué général de la Fédération des entreprises de boulangerie. "Nous ne voulons pas que la crise devienne la norme", a-t-il ajouté. À l'automne dernier, un déséquilibre entre l'offre et la demande sur l'ensemble du marché du beurre avait fait flamber les prix. Les industriels avaient dû augmenter leurs tarifs, et des pénuries de beurre étaient été constatées dans la grande distribution.

Les hausses de prix déjà insuffisantes. Les prix avaient frôlés 7.000 euros la tonne de beurre en septembre 2017. Or selon Mathieu Labbé, la hausse des tarifs du beurre advient encore "plus tôt" dans l'année en 2018 : les prix sont près de deux fois supérieurs à la même période en 2015 et 2016, et 25% supérieurs à la même époque de l'année dernière. "Au 22 avril, la tonne de beurre était à 5.650 euros la tonne, contre 4.500 euros la tonne à la même date en 2017", détaille-t-il. Si des hausses modérées ont bien été acceptées lors des négociations commerciales avec la grande distribution, qui se sont achevées fin février, "elles se révèlent déjà insuffisantes", selon un communiqué de la Fédération. Elle en appelle donc "à la responsabilité de tous les acteurs de la filière, et notamment les acteurs de la grande distribution et de la restauration, pour que les fabricants puissent rapidement répercuter dans leurs prix cette hausse".

La menace d'un effondrement des marges. Il y a quelques mois, lors des États généraux de l'alimentation (EGA), tous les acteurs économiques (producteurs, transformateurs, distributeurs) ont accepté de signer une charte d'engagement. Une des mesures phares, pour les industriels, est de pouvoir répercuter la fluctuation des prix des produits bruts à chaque maillon de la filière, rappelle le texte. Les producteurs de produits de pâtisserie et de viennoiserie, à forte teneur en beurre, veulent "éviter l'effondrement des marges atomisées par cette hausse, et assurer sur le court et le moyen terme leur approvisionnement en matière première pour éviter l'arrêt des lignes de production".