L'écocontribution sur les billets d'avion est "incompréhensible" pour Air France

Air France proteste contre la mesure prévue par le gouvernement. Photo d'illustration.
Air France proteste contre la mesure prévue par le gouvernement. Photo d'illustration. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP
Le gouvernement a annoncé lundi la mise en place à partir de 2020 d'une écocontribution de 1,50 à 18 euros sur les billets d'avion pour tous les vols au départ de la France, sauf vers la Corse et l'Outre Mer. 

Air France a qualifié mardi d'"incompréhensible" l'annonce par le gouvernement d'une "écocontribution" sur les billets d'avion, jugeant cette décision "extrêmement pénalisante" au moment où la compagnie doit investir pour accélérer la réduction de son empreinte environnementale.

Le gouvernement a annoncé la mise en place à partir de 2020 d'une écocontribution de 1,50 à 18 euros sur les billets d'avion pour tous les vols au départ de la France, sauf vers la Corse et l'Outre Mer. Les vols en correspondance sont exclus.

Air France "a besoin de renforcer ses capacités d'investissement"

"Cette nouvelle taxe pénaliserait fortement la compétitivité d'Air France, alors que la compagnie a besoin de renforcer ses capacités d'investissement pour accélérer la réduction de son empreinte environnementale, notamment dans le cadre du renouvellement de sa flotte", a réagi la compagnie française dans un communiqué. "La France compte parmi les pays taxant le plus le transport aérien en Europe", ajoute t-elle.

La nouvelle mesure "représenterait un surcoût de plus de 60 millions d'euros par an pour le groupe Air France, soit l'équivalent des mesures prises dans le cadre des Assises du Transport Aérien qui avaient vocation à renforcer la compétitivité du pavillon français", selon le communiqué. Elle "serait extrêmement pénalisante pour Air France dont 50% de l'activité est réalisée au départ de l'Hexagone, et notamment pour son réseau domestique dont les pertes ont atteint plus de 180 millions d'euros en 2018", ajoute la compagnie.

La décision du gouvernement "est d'autant plus incompréhensible que cette nouvelle taxe sur le transport aérien devrait financer des modes de transport concurrents dont le transport routier et non la transition énergétique dans le domaine aérien". Une "telle transition aurait pu être favorisée par le soutien à la mise en place de filières biocarburants durables ou d'innovations de rupture", estime-t-elle.

"Un non-sens économique" pour l'Union des aéroports français

De son côté, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) estime que le gouvernement a annoncé "brutalement et sans concertation aucune, la levée d'une nouvelle taxe sur les compagnies aériennes - déjà asphyxiées par les taxes - au profit notamment du ferroviaire, qui est déjà très largement subventionné".

Cette "nouvelle taxe est un non-sens économique et environnemental. La mesure a pour seul but de remplir les caisses de l'AFITF (agence de financement des infrastructures de transport, ndlr) et n'aidera en rien à la transition écologique du secteur", a regretté pour sa part le président de l'Union des aéroports français (UAF) Thomas Juin.