Avec les nouveaux logiciels de ventes, les prix affiché peuvent évoluer d'une seconde à l'autre. (Image d'illustration) 2:30
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Axel de Tarlé
Avec le "yield management", les prix évoluent constamment en fonction de la demande et de l'offre disponible, ce qui explique, par exemple, les majorations appliquées par les chauffeurs de VTC pendant les grèves, ou, plus récemment, la flambée des prix sur les masques chirurgicaux face au coronavirus venu de Chine.

Le coronavirus arrivé de Chine serait-il une bonne affaire pour certains ? Sur Internet, le prix des masques chirurgicaux s'envolent. Sur Amazon, les prix ont doublé. Vous en trouvez également sur Leboncoin, vendu carrément avec l'indication : "masque anti-coronavirus". Alors que selon les spécialistes, ces masques ne sont efficaces que si l’on est soi-même contaminé, pour protéger son entourage.

Faut-il dénoncer le cynisme de certains qui profitent de la peur pour augmenter leurs prix ? Avec les logiciels de ventes, les prix évoluent maintenant d'une seconde à l'autre, comme à la Bourse. C’est le principe du "yield management". Il n'y a plus de prix fixe, celui-ci est réajusté en permanence, en fonction de la demande et de l'offre, ce qui contribue à créer un climat d'insécurité. On le voit très bien avec les VTC : les prix des voitures avec chauffeurs évoluent en fonction de la demande. Mais c'est le cas également pour les billets d'avions, le train, les hôtels...

Ne pas fâcher le client

Le risque, pour ces entreprises, est de se voir accuser d'être des profiteurs de malheurs. Il suffit de déterrer quelques titres presse pour le constater. "Neige à Paris : Uber profite de la pagaille pour augmenter ses prix", titrait 20 Minutes lors de l’épisode neigeux de février 2018. Ou encore plus récemment, dans Le Parisien, pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, "Grève : Pourquoi le prix des VTC explose".

L'avantage de la formule, c'est qu'il n'y a plus de pénurie. Avant, à Paris, le vendredi soir, il n'y avait plus de taxi. Désormais l'offre suit, mais elle coûte plus cher. Le client, toutefois, a l'impression de se faire piéger. Il s’agit de la théorie de "l'aversion au risque" : le consommateur est deux fois plus sensible à une mauvaise affaire qu'à une bonne affaire. Le risque est qu’il finisse par se lasser de ces prix qui font du yoyo. C'est pour cette raison d'ailleurs que lors des grèves des dernières semaines, BlablaCar avait décidé de bloquer le logiciel, pour éviter que les prix s'envolent, avec à la clé des clients mécontents et perdus à tout jamais.