Le projet de loi travail "va dans le bon sens" pour Michel Rocard

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Michel Rocard en novembre 2014. Image d'illustration. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien publié mardi, l'ancien Premier ministre estime aussi que cette loi va laisser plus de place "à la négociation entre partenaires sociaux".

Le projet de loi travail "va dans le bon sens" et peut même être "une véritable chance pour la France" en contribuant à "débloquer les relations sociales", estime Michel Rocard dans Le Parisien/Aujourd'hui en France de mardi.

Prendre au sérieux "les syndicats forts". "C'est un texte qui va dans le bon sens car il laisse plus de place à la négociation entre partenaires sociaux", explique l'ancien Premier ministre qui déplore qu'"en France, la puissance législative (ait) paralysé le dialogue social". "Tout va se jouer sur la manière dont (la loi travail) sera mise en oeuvre sur le terrain", ajoute Michel Rocard, qui estime que "le patronat doit arrêter de diriger unilatéralement et prendre conscience que des syndicats forts peuvent être un atout pour l'entreprise".

"S'emparer de la loi". En outre, "il faut voir maintenant comment les salariés vont eux-mêmes jouer la partie. Vont-ils s'emparer de ce que la loi leur propose, c'est-à-dire la négociation d'accords au niveau de l'entreprise ? Vont-ils faire pression sur la CGT pour qu'elle aussi accepte cette nouvelle donne ?" s'interroge-t-il. "Ce que pourrait générer ce texte est une véritable chance pour la France. Mais débloquer les relations sociales demandera des années", insiste Michel Rocard.

Le PS dans une situation "grave". D'une manière générale, "s'opposer à la loi El Khomri ne me paraît pas très intelligent car la situation actuelle n'est pas satisfaisante". Alors que le PS est très divisé sur la loi portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri, l'ancien premier secrétaire estime que la situation de son parti "est grave" et qu'"il y a un risque de conflit majeur". Michel Rocard se montre élogieux envers le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls, son ancien collaborateur à Matignon, qui sont "plus respectueux de la contrainte des choses".