Le patron d'Amazon veut "faire mieux" pour ses employés après un mouvement social

Jeff Bezos a annoncé en février qu'il céderait cette année le rôle de directeur général d'Amazon.
Jeff Bezos a annoncé en février qu'il céderait cette année le rôle de directeur général d'Amazon. © MATT WINKELMEYER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors qu'une majorité d'employés d'Amazon a voté contre la création d'un syndicat sur un de ses sites logistiques aux Etats-Unis, le patron du géant américain, Jeff Bezos, a estimé que son entreprise devait "faire mieux" pour ses salariés. Jeff Bezos a fait cette déclaration dans sa dernière lettre annuelle aux actionnaires.

"Nous avons besoin d'une meilleure vision (...) pour nos employés", a déclaré Jeff Bezos dans sa dernière lettre annuelle aux actionnaires avant de passer les manettes opérationnelles à son successeur, et après l'échec d'une tentative de syndicalisation dans un entrepôt de son groupe, le tentaculaire Amazon. "Est-ce que le président de votre conseil d'administration se sent réconforté par le récent résultat du vote sur un syndicat à Bessemer? Non. Je pense que nous devons faire mieux pour nos employés", écrit-il en référence à un site logistique dans l'Alabama où une majorité d'employés ont voté contre la création d'un syndicat, qui aurait été une première pour Amazon aux Etats-Unis.

Un mouvement soutenu par Joe Biden

Le mouvement, qui dure depuis des mois, a été soutenu par des personnalités au sommet, y compris le président américain Joe Biden, et a suscité des échanges tendus sur le terrain et sur Twitter. Le géant du commerce en ligne a mené campagne contre la syndicalisation à coup de réunions hebdomadaires, affiches, textos, etc.

"Les résultats du vote ont été asymétriques et notre relation directe avec nos salariés est solide, mais il est clair à mon avis que nous avons besoin d'une meilleure vision en termes de création de valeur pour nos employés. Une vision pour leur réussite", ajoute Jeff Bezos, après avoir détaillé les nombreux bénéfices, financiers ou non, créés selon lui par Amazon pour ses actionnaires, ses clients, ses employés et les PME qui vendent leur produits via la plateforme.

"La campagne pour la syndicalisation a eu un effet désastreux pour la réputation d'Amazon"

En février, l'homme le plus riche au monde selon Forbes, qui a fondé Amazon il y a 27 ans, a annoncé qu'il céderait cette année le rôle de directeur général d'Amazon, mais qu'il resterait président de son conseil d'administration et s'investirait dans des projets innovants, sur le long terme. "Nous allons être le meilleur employeur et l'endroit le plus sûr où travailler sur Terre", promet-il dans sa lettre. Il évoque notamment des mesures déjà prise ou en cours de déploiement pour réduire les risques de troubles musculo-squelettiques liés aux tâches répétitives.

Pour Stuart Appelbaum, le président du syndicat de la distribution que des employés de Bessemer voulaient rejoindre, les propos de Jeff Bezos "prouvent que ce nous avons dit sur les conditions de travail est exact", d'après un communiqué. "La campagne (pour la syndicalisation) a eu un effet désastreux pour la réputation d'Amazon, quelle que soit l'issue du vote", affirme-t-il. "Mais cet aveu ne change rien, les travailleurs ont besoin d'un syndicat - pas juste d'une autre tentative des relations publiques d'Amazon de limiter les dégâts".